Réaction de LMPT – « Valérie Pécresse n’abroge rien et lâche tout »

Réaction de LMPT – « Valérie Pécresse n’abroge rien et lâche tout »

VValérie Pécresse a déclaré ce week end qu’il fallait oublier l’abrogation de la loi Taubira. Quels arguments avance celle qui a voté contre cette loi ? Qu’est-ce que cela dit de l’état d’esprit de cette dirigeante ?

Les dirigeants des partis qui ont gouverné la France depuis 1958 ne semblent pas avoir appris de leur défaite aux élections présidentielles et législatives. Les socialistes sont toujours à la dérive, ne sachant plus qui ils sont et où ils habitent, leur siège de la rue de Solférino étant devenu un lieu hanté par les forces des esprits socialistes leur rappelant cruellement leurs défaites après l’abandon de leurs idéaux. Quant à la droite et l’extrême droite, elles tentent également de renaître de leurs désillusions. Mais cela se fait en ordre dispersé, chaque leader croyant détenir la solution pour l’avenir. A cet égard, le cas de Valérie Pécresse est très instructif.

Présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse a lancé hier son mouvement « Libres ! ». Pour quelles raisons crée-t-elle ce dernier ? Les Républicains ne suffisent-ils pas à porter ses idées ? C’est en tous les cas d’emblée l’unité de ce parti qui est affaibli, et donc sa force dans l’opposition à la nouvelle majorité présidentielle.

Dans le discours fondateur qu’elle a prononcé hier, elle a décrit son long « rêve » d’une droite « ferme » et « réformatrice ». Florilèges : « Le clivage droite/gauche n’est pas fini. Il est présent dans la mémoire de notre Nation depuis la Révolution. Il a un sens. […] Si j’ai créé @SoyonsLibres c’est pour défendre une droite de conviction, ferme, sociale et réformatrice, une droite des solutions. […] Devenons le laboratoire d’idées qui rénovera le logiciel de pensée de la droite française. Nous serons libres ! […] Je rêve d’une droite écologique, mais une #écologie incitative et pas punitive ou idéologique qui restreint les libertés. […] Je rêve d’une droite réformatrice. Le monde change à vitesse grand V. Défendons l’idée de progrès, d’innovation, de création. »

Et puis Valérie Pécresse aborde les questions sociétales : « Revendiquons d’avoir porté le droit à l’IVG et menons pleinement le combat pour la dignité de la personne humaine […] Arrêtons de promettre l’abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous. C’est humainement impossible d’y revenir. »

Quelques minutes avant, elle parlait de « convictions »… Il y a 4 ans, elle votait contre la loi Taubira. Et aujourd’hui, alors que les conséquences de la loi Taubira, les transgressions inouïes que seraient la PMA sans père et la GPA, se profilent, elle cède au politiquement correct, à la gauche progressiste.

Dire que c’est « humainement impossible », c’est se défausser à l’aide d’un argument compassionnel bidon : l’abrogation de la loi ne conduirait pas à démarier quiconque : en France, l’abrogation d’une loi n’est jamais rétroactive. Faut-il le rappeler à Valérie Pécresse ? Ce qui est inquiétant, c’est qu’elle a été membre de la plus haute juridiction administrative française, auditeur puis maître des requêtes au Conseil d’Etat. Aussi nous ne pouvons pas croire qu’elle ait oublié cette notion élémentaire de droit que tous les étudiants de 1ère année connaissent. Alors pourquoi dit-elle cela ?

Parce qu’elle abdique ; parce qu’elle veut plaire ; parce qu’elle fait de la vieille politique malgré son long rêve d’une nouvelle droite. Il n’y a qu’à lire les tweets commentant sa déclaration : une large majorité de ceux qui ont suivi son discours d’Argenteuil déplore cet abandon, illustration de cette absence de convictions et de valeurs qui ont fait perdre son parti.

Les motifs d’opposition de Valérie Pécresse à la loi Taubira en 2013 sont toujours valables. Marier deux hommes ou deux femmes alors qu’ils ne peuvent pas fonder une famille ensemble est un contre-sens. Et priver un enfant de père par la PMA ou favoriser l’essor d’un nouvel esclavage avec la GPA sont les menaces qui en résultent. Vouloir enterrer l’abrogation de la loi Taubira, c’est pratiquer la politique de l’autruche : se cacher la tête dans le sable pour ne pas affronter la réalité. C’est également renier ses engagements de la campagne électorale des régionales 2015, à savoir la lutte contre la PMA sans père, la GPA et l’idéologie du genre – notamment par l’arrêt du financement des associations progenre, ce qu’elle n’a pas fait : la région Ile-de-France est le 1er financeur de la marche des fiertés organisée par l’inter-LGBT.

Valérie Pécresse souhaite reconstruire, mais le peut-on en abandonnant le terrain sur l’une des réformes les plus importantes du dernier quinquennat, touchant les fondements anthropologique de la cellule de base de notre société, la famille ? Car le mal est fait : il y a bien eu déconstruction, création d’inégalités nouvelles pour les enfants, et division de la société française, par François Hollande, sur la question de l’altérité sexuelle, du mariage et de la filiation.

L’abrogation de la loi Taubira est une question de volonté politique : ceux qui continueront de la porter feront justement la preuve de leur courage et de leur différence. Certes, ce n’est pas donné à n’importe quel politique : ils ne sont pas tous, loin s’en faut, authentiquement libres !

 

Source LMPT

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