Cinq ans de travail, 139 réunions officielles en 24 sessions ont déjà amené à 25 interventions normatives. Le Conseil des cardinaux (surnommé le “C8” puis le “C9” après l’entrée en 2014 du Secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin) a été au cœur des transformations déjà mises en œuvres dans la Curie romaine depuis cinq ans.
La naissance en 2013
Le 13 avril 2013, un mois exactement après l’élection du Pape François, un communiqué de la Secrétairerie d’État annonçait la constitution d’un Conseil de cardinaux pour conseiller le Pape dans le gouvernement de l’Église universelle et proposer la révision de la Constitution apostolique Pastor Bonus sur la Curie romaine, qui datait de 1988. Le Pape reprenait une suggestion qui avait émergé dans les Congrégations générales qui avaient précédé le Conclave. Le Conseil fut ensuite constitué avec un chirographe daté du 28 septembre, pour une première réunion fixée au 1er octobre 2013.
Le choix missionnaire est le principe inspirateur
Le cœur de ce travail fut le principe indiqué dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, c’est-à-dire celui d’un «choix missionnaire capable de transformer toute chose». Un choix qui se décline sur trois critères : celui de la tradition, c’est-à-dire de la fidélité à l’histoire et de la continuité avec le passé, celui de la mise à jour dont s’inspirent le Secrétariat pour la Communication et le Conseil et le Secrétariat pour l’Économie, et la coordination, dans le sens de l’incorporation de certains dicastères. D’autre part, l’indication des «maladies curiales», le «catalogue des vertus nécessaires», et les 12 critères de la réforme. Le but de la réforme de la Curie est de favoriser l’harmonie entre les différents dicastères et bureaux pour atteindre une collaboration plus efficace. Mais la réforme «n’est pas une fin en elle-même, mais un moyen pour donner un fort témoignage chrétien», avait précisé François.
Les 25 interventions normatives de ces dernières années
Le C9 a mené à de nombreuses transformations sur des domaines très variés. Dans le domaine financier, notamment, a été institué le Comité de Sécurité Financière du Saint-Siège, pour la prévention et le combat contre le blanchiment, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
En 2014 ont été fondé le Secrétariat pour l’Économie et le Conseil pour l’Économie, avec l’objectif d’harmoniser les politiques de contrôle concernant la gestion économique du Saint-Siège et de la Cité du Vatican. Autres institutions aujourd’hui bien connues et instituées en 2014 et 2015 : la Commission pontificale pour la Protection des Mineurs, et le Secrétariat pour la Communication. En 2016 ont été institué le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, et celui pour le Service du Développement humain intégral.
Au sein de structures déjà existantes, de nouvelles procédures canoniques ont été mises en place pour l’examen des causes de nullité de mariage, et pour les négligences commises par les évêques dans l’exercice de leur fonction, en particulier au sujet des cas d’abus sexuels commis sur mineurs et adultes vulnérables. Dans un tout autre domaine, dans le cas des procédures canoniques pour les béatifications et canonisations est désormais reconnue « l’offrande de la vie » comme un critère à part entière, tout comme le martyre.
Cette liste non-exhaustive permet de relever quelques-uns des champs d’intervention du Conseil des cardinaux durant ces cinq dernières années, afin d’arriver, en suivant un principe de gradualité, à ce projet de nouvelle Constitution apostolique, marqué en préalable par un travail d’analyse et par les propositions faites par les dicastères de la Curie, les conférences épiscopales et les organismes compétents dans les domaines concernés.