Par Comme promis dans notre édito du mercredi des cendres, chaque jour nous vous partageons à méditer un texte du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.
C’est une adhésion de tout l’être à la personne de Jésus, certes, connue, entrevue, découverte, et par conséquent transmise par des voix humaines qui sur les versets de l’Evangile lus et réfléchis dévoilent son visage. Cependant, cette transmission cérébrale ne saurait suffire, car il ne s’agit pas seulement pour Dieu de saisir l’intelligence, mais de séduire – et j’emploie ce verbe à dessein – toute l’âme humaine, par mode d’impression venu le plus souvent du témoignage. Quand je voyais les sœurs toutes joyeuses plier les draps sous les éclats de rire, et tout de suite après consoler un enfant ou se tenir à genoux devant le saint Sacrement, j’entrais de plain-pied dans le réalisme de la présence de Jésus irriguant la vie. Les actes silencieux et quotidiens ont l’avantage de graver la sagesse divine dans la matière et, par ricochet dans la mémoire. Et quand de plus ces actes sont vécus en grande humilité, nous savons par Jésus le charpentier leur puissance. C’est le mot de Newman qu’il faut répéter inlassablement à nos contemporains assoiffés d’efficience : “Le royaume des cieux est ordinairement fait d’actes secrets, de secrètes charités, de secrètes prières, de secrets renoncements, de secrètes luttes, de secrètes victoires.”
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, in Homme et prêtre, p.71-72
Illustration : peinture par Mère Geneviève Gallois
