Le nom d’un autre prêtre vient s’ajouter à la liste des victimes dans l’archipel philippin. Le père Richmond Villaflor Nilo, prêtre du diocèse de Cabanatuan, a été tué par balles par un homme non identifié le dimanche 10 juin, vers 17 heures, alors qu’il s’apprêtait à célébrer la messe. Il s’agit du quatrième prêtre catholique attaqué aux Philippines en seulement six mois. Mgr Villas, président de la conférence épiscopale, a confié sa tristesse et son inquiétude face à ces attaques répétées.
Un nouveau nom vient s’ajouter à la liste grandissante des victimes catholiques aux Philippines. Dimanche 10 juin, un prêtre a été tué par balles alors qu’il s’apprêtait à célébrer la messe, dans le nord de la province Nueva Ecija. Le père Richmond Villaflor Nilo, du diocèse de Cabanatuan, a été attaqué dans la chapelle Nuestra Senora dela Nieve, à Zaragoza. La police a déclaré que le prêtre a été tué par balles alors qu’il était en train de revêtir son aube, avant le début de la messe. Au moins trois coups de feu ont été tirés, à travers le vitrail de la chapelle. Le père Nilo est le quatrième prêtre catholique à être attaqué aux Philippines en six mois, et le second en seulement une semaine. Le 6 juin, le père Rey Urmeneta, de la paroisse Saint-Michel Archange de Calamba, a été blessé par balles par deux hommes. Le 29 avril, un homme seul a tué par balles le père Mark Ventura, de la paroisse de Gattaran dans le nord des Philippines, alors qu’il venait de célébrer la messe du dimanche. Le 4 décembre 2017, le père Marcelito Paez a été tué par balles à Jaen, également dans la province Nueva Ecija.
« Aucun prêtre, ni aucun être humain, ne mérite d’être tué ainsi, avec tant de brutalité et d’irrespect, et en toute impunité », a déclaré l’évêque de Cabanatuan, Mgr Sofronio Bancud, dans un communiqué. Le père Nilo était curé de la paroisse Saint-Vincent Ferrer, à Zaragoza, et il était administrateur des finances du diocèse au moment de sa mort. « Nous pleurons le père Nilo. Nous condamnons aussi fermement que possible ce meurtre brutal, l’escalade de violence et la culture d’impunité, qui s’en prend même aux ecclésiastiques sans défense », continue le communiqué de Mgr Bancud. L’évêque a appelé les catholiques à prier pour l’âme du père Nilo, et « pour la paix, la guérison et la sécurité de nos communautés », ainsi que pour le clergé et les religieux, en particulier à Cabanatuan. L’évêque a demandé « une enquête minutieuse et impartiale, qui puisse être résolue rapidement ». Les évêques catholiques du pays ont exprimé leur vive inquiétude face au nombre de prêtres tués ces derniers mois.
Les évêques philippins s’alarment
Mgr Romulo Valles, archevêque de Davao et président de la conférence des évêques philippins, a confié sa « profonde tristesse et son inquiétude » suite aux attaques contre les membres du clergé. « Je voudrais appeler les autorités, en particulier la police, à vraiment faire de leur mieux pour enquêter et amener les coupables de ces crimes devant la justice », a repris l’archevêque. Celui-ci a ajouté que des enquêtes dignes de ce nom « sont la moindre des choses parmi tout ce que nous pouvons faire ». « Nous pouvons agir de plusieurs façons, mais il est très important que nous puissions être assurés que justice sera bien rendue », a demandé Mgr Valles. De son côté, Mgr Honesto Ongtioco, évêque de Cubao, a affirmé que les tueries n’empêcheraient pas l’Église de dire la vérité et d’annoncer l’Évangile.
Dans une déclaration publiée le 11 juin, le groupe de défense des Droits de l’Homme Karapatan a condamné les attaques contre les prêtres catholiques, contre un journaliste et contre un procureur, « comme autant de signes clairs d’un climat grandissant d’impunité aux Philippines ». Le 7 juin, Dennis Denora, éditeur du journal local Trends and Times, a été tué par balles et laissé pour mort à Panabo, dans la province de Davao del Norte, dans le sud du pays. Le 4 juin, la procureure Madonna Joy Tanyag, qui était enceinte, a été poignardée dans la ville de Quezon. La porte-parole de Karapatan, Cristina Palabay, a ajouté qu’« il est fort peu probable que les autorités feront vraiment toute la lumière sur ces meurtres et ces attaques récentes », sans compter les tueries liées à la drogue. « Le gouvernement refuse de reconnaître sa propre culpabilité, à laquelle s’ajoutent la corruption et la brutalité des forces de l’ordre », affirme Cristina.