L’Eglise sud-africaine s’excuse pour son rôle dans l’apartheid

L’Eglise sud-africaine s’excuse pour son rôle dans l’apartheid

Mgr Stephen Brislin, archevêque du Cap, a présenté des excuses « sans réserve » pour le silence de l’Eglise catholique sur les crimes racistes commis pendant la période de l’apartheid.

« Par-dessus tout, nous ressentons le besoin de nous repentir pour le temps où nous sommes restés silencieux et où nous avons même été partie prenante du système colonialiste et d’apartheid », a relevé l’évêque sud-africain. « L’Eglise a ainsi blessé des personnes », a-t-il ajouté lors de la session plénière de la Conférence des évêques catholiques sud-africains (SACBC), qui se déroule fin janvier 2018 à Pretoria, la capitale, rapporte l’agence d’information allemande Katholische Nachrichten-Agentur (KNA).

Le système de l’apartheid, qui imposait une ségrégation et une discrimination contre la population noire d’Afrique du Sud a été aboli en 1991.

Le président de la SACBC s’est également excusé pour les abus sexuels commis par des prêtres contre des mineurs. Mgr Brislin a rappelé que de tels crimes avaient bien eu lieu en Afrique australe. Mais il a souligné que l’Eglise avait, par rapport à cela, effectué un important revirement: « Aujourd’hui, nous nous engageons à combattre ce péché et à protéger les enfants ».

L’archevêque a en outre émis un certain nombre de critiques contre le gouvernement sud-africain. Il a notamment accusé ce dernier d’avoir « frustré et irrité » un grand nombre de Sud-Africains par les multiples scandales de corruption qui ont émergé en son sein. Il a averti que si les allégations de népotisme qui pèsent actuellement contre le président Jacob Zuma se confirmaient, les dirigeants politiques devraient en supporter les « conséquences juridiques ».

Mgr Brislin s’est aussi inquiété des tendances populistes dans la politique sud-africaine. A titre d’exemple, il a cité la récente décision du Congrès national africain (ANC) au pouvoir d’exproprier des terres sans compensation. « Il s’agit plus d’une mesure à dimension populiste que d’une réponse réfléchie à la question foncière en Afrique du Sud », a commenté l’archevêque.

 

Source Cathobel

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