Poursuivons notre rapide excursion anthropologique. Des quelques lignes qui vont suivre, nous ne prétendons pas épuiser tout ce que l’on peut dire de l’âme et particulièrement pas dans sa dimension d’ouverture à Dieu. Nous n’en brossons que les quelques aspects éclairant un certain pan de l’anthropologie.
Étymologiquement, l’âme est « ce qui anime ». C’est elle qui permet le double mouvement du corps : dans l’espace (se déplacer, cligner des paupières…) ou interne au corps (la croissance par exemple). En ce sens on dit que l’âme donne forme au corps. D’où ce lien insécable entre les deux, comme nous le verrons prochainement. Alors qu’est l’âme ? C’est un triptyque composé de l’intelligence, de la volonté et de la mémoire, l’un ne fonctionnant pas sans les deux autres. L’intelligence puise dans la mémoire pour permettre à la volonté de nous mettre en mouvement. Car la volonté, par le binôme désir/répulsion, est ce qui nous fait vouloir, agir et donc bouger. Mais la volonté n’est pas capable de discerner. Pour cela elle se repose sur l’intelligence qui, elle, est conçue pour chercher, comprendre et au final éclairer sur le bon, le bien, le vrai, le faux, le mal, le mauvais. Mais l’intelligence ne peut travailler qu’à partir de ce qui est présent dans son disque dur, à savoir la mémoire.
Aussi, une mémoire vide ou remplie d’erreurs aura-t-elle plus de mal à poser une réflexion juste. Ce qui constitue un handicap pour la volonté qui devra choisir à partir d’une réflexion erronée. Or, c’est dans la volonté que siègent les « passions de l’âme », c’est-à-dire nos capacités à réagir : amour, peur, audace, tristesse, colère…. Passions qui ont besoin de l’intelligence pour les guider et que la mémoire peut conditionner par différents réflexes inconscients. Intelligence erronée, volonté non ordonnée, nous avons là les deux axes majeurs qui réduisent notre liberté.
Pour aller plus loin Connais-toi toi-même, les fondements de l’anthropologie chrétienne.