Comme promis dans notre édito du mercredi des cendres, chaque jour nous vous partageons à méditer un texte du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.
Mets-toi à genoux devant la jeune vie qui veut se donner à Dieu dans le sacerdoce au lieu de prendre le pied à coulisse pour mesurer ses aptitudes.
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On fait la fine bouche devant les garçons qui se présentent pour devenir prêtres, on les jauge, on les mesure, on les analyse, on les triture, on les suspecte, on les inspecte, et pendant ce travail on crache sur Dieu qui les envoie.
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De toute évidence, de nombreux formateurs de prêtres ont raté leur vocation de psychologues. On ne saurait que trop les encourager à se réorienter afin de sauver du nombrilisme ceux dont ils ont la charge. Qui sont les plus malades ?
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Si nous avions sous nos yeux les têtes des apôtres, leur parcours, leur culture, leur allure, sans nul doute nous conviendrions ensemble que la majorité d’entre eux ne devrait pas être admise au séminaire.
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Les apôtres, loin d’être armés de diplômes, l’étaient d’amour à donner. Et c’est ainsi que sous l’illettrisme de la plupart – allons jusque là – le christianisme, avant de s’écrire, s’est gravé dans les cœurs.
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, in Au diable la tiédeur, p.99-101
Illustration : Jésus-Christ et les petits enfants, esquisse, par Hippolyte Flandrin, 1837, huile sur toile, 50 x 61 cm (source)