Bioéthique – La commission bioéthique de la CEF va recevoir et écouter des hommes politiques, des scientifiques, des juristes

Bioéthique – La commission bioéthique de la CEF va recevoir et écouter des hommes politiques, des scientifiques, des juristes

Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude, est l’un des huit membres de la commission bioéthique créée par la Conférence des évêques de France pour participer aux états généraux sur la bioéthique. Il explique comment l’Eglise a décidé de prendre part au débat.

« L’occasion de réviser la loi de bioéthique offre l’intérêt d’ouvrir le débat sur des questions qui touchent de nombreux domaines, comme la PMA, la GPA, le don d’organes, la fin de vie, et jusqu’à la question de l’intelligence artificielle. Nous sentons bien, au cœur de ce débat, ce qui se manifeste. Il s’agit de la question de l’homme, de sa place dans le monde et de la conception que l’on en a.

Dans notre société, les personnes ont le souci des progrès réalisés dans le domaine de la médecine, – et cela est bien normal-, mais nous devons comprendre que les enjeux sont plus larges ; ils concernent l’environnement, les modèles économiques et les relations entre les hommes. Nous devons prendre conscience – comme nous le rappelle le pape François dans son texte Laudato si-  que « tout est lié ». La manière de concevoir l’homme est liée à sa manière d’être au monde.

La proposition de débat autour de cette loi sur la bioéthique concerne chaque citoyen et l’Eglise catholique vient proposer sa part à la réflexion. Nous avons une parole à apporter sur ce qu’est l’homme pour nous, sur ce qui nous fait vivre ensemble. Les nouvelles techniques promues vont engendrer des coûts, vont induire des comportements nouveaux… Est-ce que nous allons vers des hommes différents, avec des parcours différents et ayant des valeurs différentes ? Il faut que ces questions puissent être posées et réfléchies, en ayant à l’esprit encore une fois que « tout est lié ».

Nous ne pouvons pas avoir le souci des maïs OGM et ne pas avoir le souci de l’homme « augmenté » et « transformé » vers lequel une partie de la société veut nous emmener.

Comment la Conférence des évêques de France (CEF) s’est-elle organisée pour participer aux états généraux sur la bioéthique ?

La CEF a mis en place une commission de travail sur la bioéthique, composée de six évêques et deux prêtres, sous la direction de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. L’une des premières décisions de cette commission a été d’organiser une journée de formation, qui s’est tenue samedi 20 janvier au Collège des Bernardins avec des représentants des diocèses déjà sensibilisés au sujet et désireux de se former davantage. Une cinquantaine de diocèses étaient représentés pour mener une réflexion, alimentée par une bibliste, une juriste, une psychanalyste, un moraliste… Les participants ont maintenant pour mission de solliciter des rencontres dans leur diocèse, ou de participer à celles qui s’y tiennent pour sensibiliser les chrétiens, et les autres.

Dans les semaines qui viennent, la commission bioéthique des évêques de France va recevoir et écouter des hommes politiques, des scientifiques, des juristes etc. La conférence des évêques de France consacrera une partie de sa prochaine Assemblée plénière à Lourdes aux thèmes des états généraux. Un texte devrait être publié, pour exprimer la position de l’Église sur ces sujets.

 

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