Phil Lawler est un journaliste catholique chevronné et réputé aux États-Unis. Réputé mais… craint… Il a confié à Catholic Culture, le 13 août dernier, une chronique pleine de bon sens et qui “interpelle”. La voici traduite pour Riposte Catholique.
John Allen dans Crux a fait la remarque que si l’Église universelle entend que les prélats rendent des comptes, il est malheureux que le cardinal Angelo Sodano qui a une réputation méritée d’avoir essayé de protéger les auteurs de sévices sexuels et dissimulé des preuves, demeure doyen du Sacré Collège […] Dès lors que Sodano a dépassé les 90 ans, ce semblerait naturel qu’on annonce sa démission. En juin dernier, le pape a annoncé que quatre nouveaux cardinaux se verraient octroyer les privilèges accordés aux cardinaux évêques – c’est dans les rangs de ces derniers que le doyen est choisi. C’était une occasion opportune de nommer un nouveau doyen. Pourtant, le cardinal Sodano, ancien secrétaire d’État, est toujours titulaire.
Et tant que nous sommes sur ce sujet… Le pape François a créé le Conseil des cardinaux en avril 2013 et a nommé les huit premiers membres de ce groupe pour une durée de cinq ans. Un rapide calcul indique que leurs mandats s’achevaient en avril dernier. Encore une fois, c’eût été le moment opportun pour remplacer les cardinaux entachés par des scandales. Quatre de ces huit cardinaux sont à présent accusés, à tort ou à raison, d’avoir commis des abus sexuels ou d’avoir dissimulé des preuves de tels abus. Trois de ces quatre ont dépassé les 75 ans, âge auquel les évêques en activité doivent se retirer : dans leurs cas, il y avait donc deux raisons sous la main pour les remplacer. Mais les quatre sont toujours en place.
Si le pape François veut envoyer un message clair, les occasions sont là. Sinon, si tous ces cardinaux restent en place – alors qu’il aurait été si facile de les remplacer –, cela envoie aussi un message.