Une délégation de représentants d’Églises autrichienne et européenne s’est réunie à Vienne le 23 juillet 2018 avec Karoline Edtstadler, secrétaire d’Etat aux Affaires intérieures du gouvernement autrichien, pour échanger sur les priorités de la présidence autrichienne du Conseil de l’UE.
Des réunions entre Eglises et présidence tournante de l’UE ont lieu régulièrement depuis plus de 20 ans, tel que l’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne le prévoit.
Les Églises d’Europe étaient représentées par le secrétaire général de l’épiscopat autrichien, père Peter Schipka, l’évêque de l’Église protestante luthérienne en Autriche, Mgr Michael Bünker, mais aussi frère Athanasius Buk, prêtre de la métropole grecque-orientale d’Autriche, Mgr Andrej Cilerdzic, évêque de l’Église orthodoxe serbe en Autriche, le révérend Sören Lenz, secrétaire exécutif de la Conférence des Eglises européennes, et enfin Michael Kuhn, secrétaire général adjoint de la Comece.
Équilibrer subsidiarité et solidarité
Tous ont préconisé ainsi de conserver «un équilibre constructif entre subsidiarité et solidarité» à l’échelle européenne.
Elles ont rappelé que la subsidiarité «ne signifiait pas seulement le retour des compétences aux États membres, mais aussi l’obligation de l’Union d’aider les États membres à atteindre des objectifs plus élevés en faveur du bien commun.»
Brexit et questions sociales
A propos du Brexit, les représentants d’Eglise ont souligné la nécessité d’éviter une frontière «dure» entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, «une frontière visible compromettant la réconciliation et la paix entre les deux côtés doivent être évités» ont déclaré les représentants de l’Eglise.
Les Eglises ont accordé une attention particulière à la question de la politique sociale de l’UE, proposant une Convention européenne pour une Europe sociale, pouvant inclure partenaires sociaux, organisations de la société civile, citoyens et Eglises.
«Pour une migration circulaire»
En matière de politique de migration et d’asile, tous les participants ont convenu que «l’Europe avait besoin de migrants», présentant l’idée d’une «migration circulaire», qui devrait ouvrir des voies légales pour les travailleurs peu qualifiés selon les besoins des pays d’accueil. Ils ont critiqué «la criminalisation des migrants et le faible respect de leurs droits fondamentaux, et ont appelé à un traitement humain à chaque étape de leur voyage, y compris lorsqu’ils retournent dans leur pays d’origine», rappelant «le principe de non-refoulement des personnes ayant besoin de protection».
La question de l’intégration européenne des Balkans occidentaux et celle du changement climatique en vue de la prochaine réunion de la COP 24 à Katowice (Pologne) en décembre, ont également été soulevées.