Une récente polémique a agité la Belgique: la référence d’une déléguée générale dans le canon eucharistique, ce qui ne s’était jamais vu. Si, dans le passé, des laïcs ont pu être cités à la messe – on pensera aux souverains dans les anaphores orientales ou dans les oraisons du Vendredi saint -, on n’a jamais cité les vicaires généraux ou épiscopaux, seraient-ils laïcs, dans une prière eucharistique car ils ne sont pas à la tête d’une Église particulière. Le prêtre, à moins de disposer d’une juridiction à la tête d’une Église locale particulière, n’est pas cité à la messe. Le curé de paroisse ne se cite pas et n’est pas cité quand il célèbre.
Un vicaire général ou épiscopal n’est pas à la tête d’une Église particulière: il ne peut être cité dans une prière eucharistique
Comme le souligne un théologien, la mention dans la Prière eucharistique est réservée aux évêques, ceux qui par leur consécration épiscopale sont faits successeurs des apôtres (évêque diocésain ou coadjuteurs et auxiliaires du diocèse en question – mais non pas les autres évêques présents, contrairement à un usage répandu).
La Présentation générale du Missel romain ne fait qu’une exception pour celui qui est “équiparé en droit” à l’évêque diocésain (vicaire apostolique ou prélat ou préfet apostolique ou abbé N.). Autrement dit, il s’agit de tous ceux qui sont à la tête d’une Eglise particulière, ce qui comprend avant tout les diocèses, mais aussi la prélature territoriale et l’abbaye territoriale. En aucun cas ne sont nommés les vicaires généraux ou épiscopaux. C’est manifestement un abus qui doit être vigoureusement dénoncé.
Rappelons les textes et les rubriques:
Présentation général du Missel romain (PGMR):
Numéro 149. Le prêtre continue la Prière eucharistique, selon les rubriques qui se trouvent dans chacune de ces prières.Si le célébrant est évêque, après les mots : Papa nostro N. (après la mention du Pape), il dit dans les prières: et me indigno famulo tuo (pour moi-même, ton humble serviteur).De même, si l’évêque célèbre hors de son diocèse, après les mots : Papa nostro N. (après la mention du Pape), il ajoute : et me indigno famulo tuo, et fratre meo N., Episcopo huius Ecclesiae N. (pour moi-même, ton humble serviteur, pour mon frère N., évêque de cette Eglise de N.)On doit nommer l´évêque diocésain ou celui qui lui est équiparé en droit en disant cette formule: una cum famulo tuo Papa nostro N. et Episcopo ( ou Vicario, Praelato, Praefecto, Abbate) nostro N. (pour notre évêque, ou vicaire apostolique ou prélat ou préfet apostolique ou abbé N.)Dans la Prière eucharistique, on peut aussi nommer les évêques coadjuteurs et auxiliaires mais non les autres évêques qui seraient présents. Quand il y en a plusieurs à nommer, on emploie une formule générale : et Episcopo nostro N. eiusque Episcopis adiutoribus. (pour notre évêque N. et les évêques qui collaborent avec lui).
Code de droit canonique:
Canon 368 – Les Églises particulières dans lesquelles et à partir desquelles existe l’Église catholique une et unique sont en premier lieu les diocèses auxquels sont assimilés, sauf s’il s’avère qu’il en va autrement, la prélature territoriale et l’abbaye territoriale, le vicariat apostolique et la préfecture apostolique, ainsi que l’administration apostolique érigée de façon stable.