Dans une petite chapelle de la paroisse Nossa Senhora do Carmelo, à São Paulo, le silence de la nuit est rompu dès 4 heures du matin par des prières et des chants. Depuis le début du Carême, Fray Gilson, religieux carmélite de 39 ans, dirige un rosaire retransmis en direct sur les réseaux sociaux. Bien plus qu’une simple prière, cette session spirituelle de quatre heures inclut méditations, adorations et une messe.
Le 5 mars, plus de quatre millions de fidèles ont suivi la retransmission du rosaire, en direct ou en rediffusion. Depuis, entre deux et trois millions de personnes se connectent quotidiennement pour prier avec Fray Gilson. Sur YouTube, les commentaires affluent : témoignages de conversion, demandes de guérison, prières pour des proches ou simplement des messages de gratitude.
Avec 8,2 millions d’abonnés sur Instagram, 6,3 millions sur YouTube et 2,4 millions sur Facebook, Fray Gilson s’inscrit dans la lignée de prédicateurs charismatiques tels que Marcelo Rossi et Fábio de Melo. Son succès illustre le dynamisme du catholicisme au Brésil, à l’heure où le pays observe un essor des communautés évangéliques. L’évêque de Santo Amaro, Mgr Giuseppe Negri, a lui-même participé à l’une des séances de prière, témoignant ainsi du soutien de l’Église à cette initiative.
Cet engouement met aussi en lumière la vitalité de la congrégation des Carmes Messagers du Saint-Esprit, créée en 1984 par Mère Marie-Joseph du Saint-Esprit. Aujourd’hui, cet ordre réunit 270 religieux œuvrant au Brésil et en Italie.
À travers cette mobilisation en ligne, le rosaire de Fray Gilson incarne un renouveau du catholicisme digital, où la foi dépasse les murs des églises pour toucher des millions de cœurs à travers les écrans.
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