“L’Express” s’est procuré et dévoile en exclusivité la nouvelle édition du livret laïcité destiné aux enseignants et chefs d’établissements.
En quoi le nouveau “vade-mecum de la laïcité à l’école”, que L’Express s’est procuré, et qui sera distribué dès le 30 mai à tous les chefs d’établissements et enseignants, diffère-t-il du livret élaboré sous Najat Vallaud-Belkacem ? “C’est une version plus développée, plus pratique et aussi peut-être plus… volontariste”, répond, après avoir longuement cherché le mot juste, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, dans un grand entretien qu’il a accordé à l’Express cette semaine. Cet opus de 83 pages – contre 32 pages pour le précédent – n’ignore rien des situations auxquelles les enseignants peuvent être confrontés au quotidien et il rappelle en détails les textes législatifs et jurisprudences en vigueur. Inflexion notable : l’accent est davantage mis sur les sanctions encourues. “Le livret laïcité insistait beaucoup – et à juste titre – sur la prévention. Mais cela donnait l’impression que cette dernière était l’alpha et l’oméga de ce qu’il fallait entreprendre pour veiller à la laïcité, explique Jean-Michel Blanquer. Or, tous les problèmes ne peuvent être traités en amont. Il faut aussi apporter des réponses, expliquer et sanctionner si besoin.”
Le document insiste notamment :
- les certificats médicaux “de complaisance”,
Il s’agit des certificats médicaux que dont des filles se servent pour éviter d’être vue en maillot de bain ou en tenue de gymnastique pour des raisons religieuses. Le document indique “un absentéisme sélectif pour des raisons religieuses ne saurait être accepté.” De tels certificats médicaux devront être soumis au contrôle du médecin scolaire.
- les agents qui refusent de serrer la main d’une collègue,
Le document rappelle que “Nul ne peut se prévaloir de sa religion ou de ses convictions pour porter atteinte à l’égalité entre les femmes et les femmes.” Par ailleurs, le refus d’être placé sous l’autorité hiérarchique est passible de sanctions disciplinaires comme refus d’obéissance.
- l’éducation à la sexualité.
Le livret indique qu’il s’agit d’un enseignement obligatoire prévu depuis la loi de 2001.