La Commission du calendrier, qui fixe le trafic des pèlerins vers Lourdes est constituée de deux représentants de l’Association nationale des directeurs diocésains des pèlerinages (ANDDP), d’un représentant de la Fédération européenne d’organisation des pèlerinages (FEDOP), d’un représentant par pays ami, des représentants de la SNCF (service commercial et production, Rail Europe), d’un opérateur de chaque réseau ferroviaire étranger, des représentants de chacun des accueils des malades et de 2 représentants de l’Association des présidents de l’hospitalité francophone. Le but est, tout simplement, d’étudier les demandes et d’attribuer les dates d’arrivée.
Le premier train de pèlerins est arrivé en gare de Lourdes en 1866. Les Assomptionnistes, grands organisateurs de pèlerinages, ont très vite compris, dès 1873, les avantages de ce mode de transport pour les malades.
Cette année encore, nombre des 40 000 pèlerins du 15 août sont arrivés en train dans la cité mariale. Depuis le XIXe siècle, l’histoire du chemin de fer et des sanctuaires sont intimement liées. Il n’est pas excessif d’affirmer que sans le réseau ferré, Lourdes ne serait pas ce qu’elle est. Cette histoire est retracée dans une exposition qui se tient actuellement en gare de la cité mariale. En une vingtaine de panneaux est contée l’histoire du rail et des pèlerins. Cette manifestation a été conçue par Patrick Girard, vice-président d’Association et Hospitalité Notre Dame du Salut, à l’occasion du bicentenaire de la naissance du fondateur des Assomptionnistes, Emmanuel d’Alzon.
Les documents permettent de constater que les pèlerinages à Lourdes et les trains se sont développés dans un même élan. Les 18 apparitions de La Vierge à Bernadette Soubirous datent de 1858 (du 11 février au 16 juillet). Le premier train de pèlerin arrive en gare de Lourdes en 1866. Le premier pèlerinage des Assomptionnistes a lieu en en 1873. Il s’agit d’une époque où le rail n’est pas forcément vu d’un bon oeil. Tours et Orléans par exemple, refusent la création de gares.
Paris-Lourdes en trente heures de train
C’est la raison pour laquelle le voyageur à destination de Lourdes fait aujourd’hui halte à Saint-Pierre-des-Corps pour Tours et s’arrête en gare des Aubrais pour Orléans. Le chemin de fer, pour certains, était oeuvre du diable et salissant ! De son côté, Bernadette Soubirous se heurta à beaucoup de scepticisme. En 1905, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, a des conséquences directes pour les pèlerins qui choisissent le train pour se rendre à Lourdes. Le maire de Poitiers de l’époque interdit l’arrêt des trains de pèlerins sur sa commune !
En dépit de ce contexte mouvementé, les Assomptionnistes sont parmi les premiers à croire aux vertus du rail. Les gravures et photographies rassemblées par Patrice Girard en témoignent. « Depuis Paris, en 1873, il fallait plus de 30 h pour rejoindre Lourdes, durée qui fut ramenée à une journée en 1893 La première photo date de 1901. Avant on ne trouve que quelques gravures. »
Le voyage s’effectue dans des voitures en bois équipées de roues en fer. séparés en 3 classes distinctes. Il y a trois classes. La première est réservée aux malades les plus atteints. Le train emporte entre 900 et 1 500 malades, après souscription auprès des lecteurs du Pèlerin. « En 1880, les trains sont composés d’une vingtaine de voitures sans couloir ni toilettes. Des taxis à cheval attendent malades et pèlerins en gare de Lourdes ». Longtemps le trafic fut assuré par la compagnie du Midi. Aujourd’hui la SNCF est l’unique interlocuteur pour l’organisation des trains du pèlerinage.