Face à la croissance de la toxicomanie au Togo, des organisations de la société civile et à vocation chrétienne, s’investissent dans l’accompagnement et la prise en charge de toxicomanes.
C’est le cas de l’Association Don Bosco d’Akodésséwa (ADBA) qui s’engage dans la prévention par la sensibilisation et l’accompagnement.
La prévention de la toxicomanie chez l’enfant est une préoccupation majeure pour les parents. À ce sujet, l’ADBA, une association catholique, a organisé samedi 26 novembre à Lomé, une conférence-débat sur le thème : « quels comportements les parents doivent-ils adopter pour sauver leurs enfants face au problème de toxicomanie ? ». Cette rencontre a permis de lever le voile sur ce fléau qui gangrène la société et dont les victimes veulent guérir. Créée le 26 avril 2009, l’ADBA a pour mission d’œuvrer à l’éducation intégrale et équilibrée des enfants et des jeunes en situation de précarité. À ce jour, 2 500 enfants ont bénéficié d’une prise en charge.
Des chiffres alarmants
Selon une source associative, la capitale togolaise compte 41 ghettos peuplés de 6 000 toxicomanes, dont près de 2 800 filles et femmes, et plus de 70 décès en 2015 suite à l’abus de drogue. Le pasteur Epiphane Yao, président de l’Association d’aide et d’appui pour la réhabilitation des drogués, confirme l’ampleur du fléau dans le pays. De 1 200 toxicomanes recensés en 2001, les chiffres sont passés à 3 000 en 2006 puis à 3 575 en 2007. Au Togo, 4,9 % des toxicomanes se droguent par voie injectable intraveineuse, a révélé une étude commanditée par l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime. Selon cette étude, la cible la plus atteinte est constituée de « jeunes de 20 à 34 ans ayant fait leur première expérience entre 10 et 12 ans ».
L’indispensable écoute
Pour prévenir la toxicomanie chez l’enfant, l’orateur de cette conférence, le Dr Michel Tousso, prescrit des comportements aux parents et éducateurs. En effet, selon ce médecin psychologue clinicien et de la santé, avant de prévenir ce mal, il faut connaître la psychologie des enfants, et les parents doivent chercher à découvrir la psychologie de chaque enfant.
Il est capital d’écouter l’enfant, ses paroles et ses comportements. En cas de consommation de drogue par l’enfant ou l’adolescent, il ne faudra pas paniquer, mais essayer d’instaurer un dialogue avec l’enfant et consulter un médecin. On note une insuffisance de prise en charge des toxicomanes dans le pays en termes de ressources matérielles, humaines et infrastructurelles. Toutefois, un dispositif de prise en charge existe dans les CHU Sylvanus Olympio et Campus (à Lomé) et au centre psychiatrique de Zébévi, à 50 km de la capitale.