En Thaïlande, chaque maison, chaque bureau, usine, entreprise et espace public expose un portrait géant du Roi ou de la famille royale et à plus forte raison en cette période de deuil national pour la mort du « plus grand des Rois ». Or, les images se sont multipliées en quantité, en dimension et en coût. Partout, même les tatouages, les gâteaux et les vêtements portent l’effigie de Rama IX. Dans les églises catholiques également, sa photo est présente à côté de l’autel et à l’entrée. « Je n’ai jamais vu une identification si massive, unanime et indéniable envers une personne ou le symbole qu’elle représente. Ceci me fait également penser à la force d’une image, d’une signe qui véhicule un message ». C’est ce que raconte un missionnaire fidei donum présent en Thaïlande.
« Nous tentons, en paroisse, de faire connaître et apprécier la crèche à la maison comme signe distinctif des chrétiens. De même que le Père Noël ou l’arbre extrêmement décoré dominent les scénarios commerciaux et de divertissement, nous voudrions que nous soyons plus fiers de l’humble crèche ». « Il est vrai que nous avons des problèmes à trouver les personnages – personne ne les produisant ou vendant – et qu’il nous est donc difficile de diffuser une tradition populaire qui renvoie facilement au message évangélique, les personnes n’ayant aucune expérience ou créativité en la matière. Et pourtant, j’entrevois des lueurs de joie et d’enthousiasme lorsque l’on montre les modestes résultats domestiques » continue-t-il. « Le besoin de signes fait partie de la religiosité populaire, de celle es simples. Au travers de signes extérieurs, malheureusement parfois transformés en fétiches ou réduits à des décors mondains, les personnes simples s’approchent du Mystère, revoient un Idéal, rencontre un Autre. Il n’est pas étonnant que le bouddhisme, malgré les sobres indications de Bouddha lui-même, soit rempli de symboles, de rites, d’objets, d’images, de significations, de couleurs et de mystères. Le prochain Noël doit être visible aussi à nos yeux. En fin de compte, l’Incarnation a également cette signification. La crèche ou une œuvre de miséricorde, la célébration communautaire ou la sobriété. Que Jésus soit visible aussi chez nous aujourd’hui » conclut le missionnaire.
Source : Agence Fides