Au cœur de la ville d’Alep, à quelques mètres de la ligne de front entre les deux camps, se trouvent le couvent franciscain et la paroisse Saint François d’Assise. Le père franciscain Ibrahim Alsabagh, en est l’un des prêtres. De passage à Rome au début du mois, il a raconté à Samuel Bleynie, pour Radio Vatican, les conditions de vie, ses espérances et sa vision du futur et de la réconciliation.
La ville d’Alep a assisté ces derniers temps à une intensification des bombardements de la part de la Russie et du régime syrien qui combattent l’alliance de rebelles et de djihadistes qui détiennent la partie est de la ville. Le couvent Saint-François, sa cathédrale et sa paroisse sont situés dans le quartier d’Azizieh, sur la ligne de front qui sépare l’est de l’ouest de la ville.
Le père Ibrahim Alsabagh s’exprime dans cet entretien en ces termes :
« nous n’avons pas les conditions de vie pour continuer à vivre là-bas, à Alep. Nous n’avons plus l’électricité depuis 3 ans, souvent nous n’avons pas d’eau pendant des semaines. (…) 92% de nos familles vivent au-dessous du seuil de pauvreté. »
“Nous travaillons sur 23 projets humanitaires (…) et nous menons des projets pour la réparation des maisons. Nous essayons d’inventer chaque jour beaucoup de projets, après avoir bien écouter les pauvres, le peuple qui vient pousser la porte du couvent”.
« Nous voyons la présence du Bon Pasteur parmi nous à chaque instant, nous voyons vraiment des miracles (…) les miracles les plus grands sont ceux de la charité, d’avoir quelques personnes qui se présentent pour offrir leur aide pour ceux qui souffrent à Alep ».
« Chaque fois que nous prions, célébrons la messe à Saint François et dans les églises d’Alep, nous prions pour notre persécuteur, pour les milices armées qui lancent des missiles contre nous. Nous continuons à donner le pardon ».