En Syrie, « la situation est toujours dramatique », affirme le cardinal Mario Zenari : « Il y a quelque signe d’espérance, mais la solution est encore très difficile. »
L’Osservatore Romano daté du 30 août 2017 cite les paroles du nonce apostolique en Syrie à la chaîne télévisée Tg2000 en marge de son intervention au Meeting de Rimini (Italie).
« Depuis le début de cette année, raconte le nonce, environ six cent mille personnes sont rentrées dans leurs maisons et villages : elles étaient dans les pays limitrophes, mais en même temps, pendant la même période, il y a eu huit cent mille nouveaux déplacés. Les chiffres sont malheureusement encore très tristes. »
La guerre, estime-t-il, « durera encore des mois et des mois ». Les chrétiens « qui ont fui en Europe ne rentrent pas, du moins pas maintenant, poursuit-il. Les premiers rentrent parce qu’au Liban la vie est chère et une fois qu’ils ont vu que, dans certains de leurs villages, la situation est moins dangereuse, ils rentrent dans leur petite maison à moitié détruite ».
Le cardinal Zenari parle des « hôpitaux catholiques ouverts » pour tous : une idée qui lui est venue « pendant l’Année de la miséricorde ». « J’ai vu, témoigne-t-il, le désastre en Syrie avec plus de la moitié des hôpitaux et cliniques de première urgence mis hors d’usage par les combats et j’ai vu que nos trois hôpitaux catholiques ne travaillaient pas à plein régime parce qu’étranglés par les coûts énormes. »
« Cela me brisait le cœur de voir la fermeture de certains départements, poursuit-il. Si, auparavant, dans ces hôpitaux, on travaillait à 100 % du personnel, aujourd’hui, on devrait être à 120 ou 130 %. D’où l’idée des hôpitaux catholiques ouverts pour les pauvres, sans distinction de religion et d’ethnie. »
Quant à la situation sanitaire dans le pays, le cardinal explique encore que les coûts de gestion sont énormes « et augmentent toujours plus, l’électricité et le gaz de chauffage ont énormément augmenté et 75 % de la population vit dans la pauvreté ». « En outre, ajoute-t-il, les deux tiers du personnel sanitaire ont quitté la Syrie, c’est pourquoi il faudra repérer de nouveaux docteurs et infirmiers, faire des cours de formation et renouveler beaucoup de machines. Un engagement lourd qui, nous l’espérons, sera soutenu par tous, y compris en Occident. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat, pour Zenit