Décourager et répudier, au moyen d’un magistère clair et sans équivoque, les promoteurs de l’immigration illégale et de la traite des êtres humains : c’est là l’un des devoirs de l’Eglise, rappelé le 11 octobre 2018 dans la salle du synode.
Face à des centaines de jeunes qui voient leurs rêves, leurs potentialités et leurs talents engloutis par la mer Méditerranée, les pères synodaux insistent sur la nécessité pour l’Eglise d’exhorter les nations les plus riches et industrialisées à investir dans celles qui sont les plus pauvres, notamment en termes de technologies et de savoir-faire, afin que tous les jeunes puissent contribuer au développement de leur pays d’origine, sans être contraints d’émigrer.
L’importance de l’examen de conscience
Le synode réfléchit ensuite sur le sacrement de la réconciliation, rappelant que le pardon doit être libéré de toute lourdeur et redécouvert dans sa dimension de don. L’examen de conscience s’avère en cela essentiel et fondamental pour évangéliser et éduquer les jeunes à l’idée claire de ce que sont le péché et le superflu, et les aider à reconnaitre les signes de la présence de Dieu dans leur vie. Les jeunes, affirment encore les pères synodaux, ne sont pas appelés à rester jeunes pour toujours, mais à devenir adultes, à avancer pour contribuer à la construction de l’Eglise. Au fond, il importe peu d’être prêtre, professionnel, parent ou célibataire : répondre à l’appel de Dieu signifie suivre l’appel à être saint, quel que soit le choix de vie. La pastorale vocationnelle devrait donc être repensée et renforcée dans tous les domaines grâce à des témoignages vivifiants, afin que chaque jeune comprenne sa vocation dans la vie.
Eduquer les jeunes à la liberté
De là également l’appel des pères synodaux à la liberté intérieure qui empêche les jeunes de sa faire manipuler par les autres, de se faire entrainer dans la masse. On est plus libre en suivant Jésus et ses commandements, avec une conscience droite. Mais éduquer les jeunes pour et àla liberté suppose la recherche de la vérité, parce que les jeunes sont en quête d’authenticité chez leurs éducateurs, ils veulent des pasteurs plus cohérents avec ce qu’ils prêchent, des pasteurs qui sachent vivre la Parole et s’engager auprès des pauvres, grâce à une vraie conversion intérieure et une foi passionnée.
L’écoute avec un cœur ouvert
Le juste accompagnement de l’Eglise consistera en l’écoute avec un cœur ouvert, en prodiguant courage et espérance, en prenant soin des personnes. Face à la haine, la violence, la corruption, l’injustice, les guerres, les jeunes expérimentent une fragmentation existentielle qui mine leur confiance et l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. L’Eglise doit donc accompagner et accueillir les jeunes, stimuler chez eux la liberté et la responsabilité d’assumer des engagements durables. C’est le défi de l’Eglise : choisir l’option préférentielle pour les jeunes, aller à leur rencontre et leur offrir un idéal de foi vécue de manière concrète, sous la houlette d’une autorité efficace qui les fasse mûrir vraiment.
Pour un accompagnement maïeutique
Comme le père miséricordieux dans la parabole du fils prodigue, l’Eglise se doit d’attendre avec patience et espérance les jeunes perdus et désemparés ; qu’elle ne les fasse pas se sentir abandonnés dans les difficultés, mais qu’elle les rassure en marchant avec eux, les aide à se réaliser en libérant leur liberté, sans leur imposer des choix déterminés, sans manipulations ou cléricalisme. C’est seulement ainsi que l’accompagnement sera vraiment maïeutique et fera émerger la vérité déjà présente dans la jeunesse, de façon à l’aider à comprendre la beauté qu’il y a à se mettre à la suite du Christ.
Aider les jeunes à nourrir de grands rêves
Il est besoin, insiste encore l’assemblée synodale, d’une communauté chrétienne unie, joyeuse, qui sache redécouvrir son sens missionnaire et permette de tomber amoureux de l’Evangile : un climat de fermeture et de préjugés en effet n’aide pas les jeunes à se sentir accueillis, à vivre la fraternité dans un contexte de chaleur et d’estime réciproque. Que les communautés soient donc concrètes, simples et pauvres, transparentes : que l’Eglise «rivalise» avec les jeunes pour faire des rêves, parce que si les pasteurs rêvent, les jeunes seront aussi en mesure de le faire.
Que les victimes d’abus soient au centre de la mission de l’Eglise
Le thème des abus est revenu au centre des réflexions synodales : les jeunes attendent que l’Eglise place les victimes au centre de son action et que les évêques soient soumis à des procès rigoureux. Pour extirper ce mal et pour sortir de la crise actuelle, les pères synodaux suggèrent qu’on ait recours à des experts laïcs mais aussi au «génie féminin», en particulier à des mères qui puissent enseigner aux pasteurs le sens de la tendresse, de l’amour et de la protection envers les plus petits.
La sécularisation et ses conséquences positives
Enfin, la réflexion sur la confrontation entre l’Eglise et la réalité actuelle, la sécularisation en particulier, a été centrale : les pères synodaux invitent à avoir le courage de la considérer comme un signe des temps qui aide à se libérer d’une attitude chrétienne automatique et porte les croyants à être chrétiens par choix, parce qu’ils le désirent.
Vatican News / Isabella Piro
Source : Cathobel