Alors que le Sri Lanka a célébré, le 18 mai, le 10ème anniversaire de la fin de la guerre civile contre les rebelles tamouls, « les catholiques du Sri Lanka, à un moment de tension et de peur après les attentats de Pâques, confirment leur engagement en faveur du bien commun, du développement durable, de la sécurité et de la réconciliation dans le pays » déclare à l’Agence Fides Leo Fernando, laïc catholique et animateur pastorale à Colombo.
Il indique à Fides : « Il est douloureux de se souvenir que le pays a tant souffert à cause de la guerre civile. Au cours de ces derniers temps, cette souffrance immense est revenue dans notre vie au travers des attentats de Pâques, qui ont tué 258 personnes et nous nous retrouvons maintenant à relever le défi de l’extrémisme religieux et du terrorisme ».
Les cingalais et les tamouls constituent les deux principaux groupes composant la population du pays. La guerre civile a duré 26 ans, à compter de 1983, et a laissé derrière elle plus de 100.000 morts. Différents cas liés à ce conflit se trouvent actuellement à l’examen du Conseil de l’ONU pour les droits fondamentaux, qui évalue les violations de ces droits commis à la fin du conflit. Dix ans après la fin de la guerre, les Nations unies ont estimé que 40.000 civils auraient été tués au cours des derniers mois de combat alors que le gouvernement avait lancé l’assaut final contre les tigres tamouls, demandant au Sri Lanka de mener une enquête sur de présumés crimes de guerre commis par les deux parties au conflit. Entre temps, au sein de la nation, les controverses et revendications entre les deux communautés, cingalaise et tamoule, continuent à faire obstacle au processus de réconciliation nationale.
Dans ce contexte, l’Eglise œuvre sans relâche pour promouvoir la paix, l’harmonie et la réconciliation, en particulier au travers de la Caritas du Sri Lanka et de la Conférence des Supérieurs majeurs du Sri Lanka.
« Les efforts de l’Eglise ont contribué à améliorer de manière notable les rapports entre les deux communautés » remarque le Père Edmond Thilakarathna, Porte-parole de l’Eglise au Sri Lanka. Cette dernière a des baptisés parmi les communautés cingalaise et tamoule. Dès lors, elle constitue « un élément catalyseur d’harmonie, de paix, de réconciliation et de fraternité dans une société pluraliste » indique-t-il.
La Commission nationale pour la Justice, la paix et le développement humain de la Conférence épiscopale du Sri Lanka a lancé de nombreuses initiatives innovantes pour contribuer à la réconciliation. Tout l’apostolat dans son ensemble, lequel comprend des activités telles que l’instruction, la santé, le développement social et d’autres activités pastorales, est orienté vers la rencontre entre les deux communautés, la cicatrisation des blessures du passé et la promotion de l’amitié, de la confiance réciproque et de la réconciliation.
Le Sri Lanka est un pays multiethnique de 22 millions d’habitants, à majorité bouddhiste mais il comprend des minorités chrétiennes, musulmanes et hindoue. Les musulmans représentent près de 10% de la population, les chrétiens 7,4% – 6,1% de catholiques et 1,3% de protestants.