La souffrance, un mal pour un bien ?

La souffrance, un mal pour un bien ?

Face à la souffrance nous nous indignons « ce n’est pas humain », comme si la souffrance était contraire à l’humanité même. C’est une erreur qui nous conduit à bien plus souffrir encore. La souffrance est le corollaire du désir. Il faut tenir désir, jouissance, souffrance. Le désir nous fait tendre vers un bien ou un état de bien-être. Saisir, posséder l’objet du désir s’appelle jouissance et procure du plaisir ou de la joie. A l’inverse la privation de l’objet du désir entraîne une souffrance due à un manque. La souffrance correspond au manque que nous ressentons. La souffrance physique est un manque de bonne santé, la souffrance morale un manque existentiel (amoureux, estime de soi, reconnaissance, présence…) Sans la capacité de souffrir, nous n’aurions aucune capacité de désirer, c’est-à-dire d’ouverture au monde, car nous souffrons parce que nous n’avons pas en nous ce qui nous faut et cela nous met en mouvement pour le trouver « ailleurs ». Aussi la souffrance est-elle un indicateur puissant et nécessaire pour le bonheur : elle révèle où se situe le mal, c’est-à-dire le manque. Le désir est ce qui nous met en mouvement, ce qui nous fait aller vers l’autre. Aussi la souffrance est-elle un bien en tant que voyant d’alerte. Mais cette capacité n’est pas masochisme. Elle appelle la résolution du manque. Mais l’homme n’étant pas fait pour souffrir, il lui arrive de fuir la souffrance non en cherchant à résoudre le manque, mais en le compensant par des succédanés qui sans résoudre la souffrance ne font qu’apaiser un peu et un temps la sensation de manque.

 

Source Cyrano.net

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