« Si cette prière est correcte, de nombreuses choses devraient avoir lieu dans le pays : la paix, la justice, l’amour, le dialogue sincère et l’unité devraient surgir après la prière »
a affirmé S.Exc. Mgr Paulino Lokudu Loro, Archevêque de Juba, au cours de la prière nationale pour la paix au Soudan du Sud, organisée par le Président Salva Kiir, qui a eu lieu le 10 mars, dans différentes zones du pays.
« Bon gouvernement, sécurité, bien-être économique : nous pouvons nous attendre à ce que tout cela arrive après la prière, si celle-ci est correcte » a ajouté Mgr Lokudu Loro.
S’adressant ensuite au Chef de l’Etat, l’Archevêque de Juba a déclaré :
« Monsieur le Président, allez dans votre chambre pour prier pour la paix », affirmant que, dans le cas où il transgresserait la prière, le pays continuerait à être blessé par la torture, la corruption, les arrestations arbitraires et le tribalisme.
En tant que geste de réconciliation, le Président Kiir a décrété la remise en liberté de l’ancien gouverneur de l’Etat de Wau, Elias Waya, et de son adjoint, Andrea Dominic, accusés de trahison. A la prière nationale tenue à Juba ont participé des milliers de personnes dont différents responsables chrétiens et musulmans,. Des manifestations analogues se sont déroulées dans d’autres localités de diverses zones du pays.
Au moins un représentant de l’Eglise avait exprimé de fortes perplexités par rapport à l’initiative du Président mais les évêques ont profité de l’occasion pour rappeler aux responsables politiques et en particulier au Chef de l’Etat leurs responsabilités. S.Exc. Mgr Erkolano Lodu Tombe, évêque de Yei, a ainsi exhorté les dirigeants du pays à abandonner leur soif de pouvoir et de richesses pour se mettre au service des citoyens. S.Exc. Mgr Barani Eduardo Hiiboro Kussala, évêque de Tombura/Yambio, a quant à lui exhorté le Président Kiir à se comporter comme un père de la nation prenant soin de ses habitants, en permettant à tous de participer au dialogue national.
La guerre civile qui voit s’opposer le Président Kiir et l’ancien Vice-président, Riek Machar, a mis à genoux le Soudan du Sud, l’un des pays pour lesquels l’ONU a déclaré l’Etat d’urgence le plus grave depuis 1945. La guerre et la sécheresse ont détruit les cultures, mettant en danger la vie de millions de sud-soudanais. Des conditions analogues se retrouvent dans les autres pays faisant partie de la liste établie par l’ONU, à savoir au Yémen, en Somalie et dans le nord-est du Nigeria. Dans ces quatre pays, plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim en l’absence d’une intervention rapide.
Source Agence Fides