En Belgique, plusieurs propositions de loi visant à sortir l’avortement du code pénal sont en préparation (cf. Belgique, prémices d’une réflexion pour libéraliser l’avortement), sous prétexte que son maintien culpabiliserait la femme. Des positions soutenues par le Centre d’Action Laïque belge, qui considèrent qu’ « en tant que laïques, nous ne considérons pas que les cellules en développement à l’intérieur de l’utérus soient – même à 14 semaines – un enfant à naître ».
Face à ces initiatives, l’Institut Européen de Bioéthique rappelle que « sortir l’avortement du Code Pénal, et l’inscrire dans la loi comme un droit n’est pas sans conséquence. L’intérêt fondamental protégé deviendrait, en définitive, exclusivement ‘l’autodétermination de la femme’, au moment-même où sa décision sera bien souvent prise dans un contexte de fragilité. Faire de l’avortement un ‘droit’ aurait également comme conséquence que la femme n’aurait pas seulement la faculté de demander un avortement, mais encore la faculté de l’exiger. Or il a été rappelé ci-dessus que l’avortement met en jeu d’autres intérêts qu’une certaine ‘autodétermination’ de la femme enceinte. On peut à cette liste ajouter, par exemple, l’intérêt du père, auteur de l’enfant à naître, ainsi que celui du personnel médical et, le cas échéant, de l’institution de soins, souhaitant, pour diverses raisons, ne pas prêter leur concours à un avortement ».