En voyage à Madagascar, le secrétaire d’Etat du Vatican à soulevé deux conditions nécessaire à la paix : la solidarité et l’humilité.
«Il s’agit d’un parcours difficile et incertain dans ses résultats», a-t-il souligné, mais comme le Pape l’avait déclaré le 9 janvier lors de ses vœux au Corps diplomatique, «la paix se conquiert avec la solidarité» et non pas en se réfugiant «dans les petites niches d’intérêt, dans les fermetures individualistes ou dans le nationalisme plus ou moins masqué, qui colore désormais le paysage d’un monde post-global. Si, dans la relation à la mondialisation, il était important de ne pas être exclus, a-t-il poursuivi, dans la réalité post-globale dans laquelle nous sommes immergés, la première idée est celle de se protéger, de se fermer par rapport à ce qui nous entoure, perçu comme une source de danger ou de contamination des idées, des cultures, des visions religieuses, des processus économiques». Et ainsi «l’unité des intentions et le désir de coopérer laisse la place» à «une fragmentation croissante avec tous les risques prévus et prévisibles».
«La méthode la plus sûre pour construire un avenir meilleur est de rétablir la dignité de ceux qui souffrent», a rappelé le cardinal Parolin, en citant le discours du Pape au Congrès des États-Unis, le 24 septembre 2015 : «Être au service du dialogue et de la paix signifie aussi être vraiment déterminés à réduire, et dans le long terme, à mettre un terme aux conflits armés dans le monde entier. Ici nous devons nous demander : pourquoi les armes mortelles sont-elles vendues à ceux qui planifient d’infliger d’indicibles souffrances aux individus et aux sociétés ? Malheureusement, la réponse, comme nous tous le savons, est simplement l’argent : l’argent qui est taché de sang, souvent de sang innocent. Devant ce silence coupable et honteux, notre devoir est d’affronter le problème et d’arrêter le commerce des armes.»
«Dans ces moments de crise, a précisé le Secrétaire d’État, il n’est pas suffisant d’être solidaires et de savoir partager, mais il est nécessaire d’agir avec justice pour ce qui concerne les pays les plus pauvres». En effet, «l’utilisation des ressources naturelles et leur exploitation ne s’est jamais arrêtée devant les frontières d’un État ou l’identité d’un peuple» : ainsi, «une grande partie de la population mondiale paie quotidiennement les conséquences de la pauvreté, du sous-développement et de l’exploitation».
Il a conclu avec cette dernière pensée du Pape : «On ne peut pas se donner la paix sans l’humilité. Où il y a la superbe, il y a toujours la guerre, toujours la volonté de vaincre sur l’autre, de se croire supérieur. Sans humilité il n’y a pas de paix, et sans paix il n’y a pas d’unité.»