Ce samedi 2 octobre a eu lieu aux Bernardins une conférence sur la mission gréco-catholique roumaine de Paris. L’histoire d’une structure qui a permis à l’Eglise gréco-catholique de poursuivre son existence, alors qu’elle était même interdite en Roumanie. C’est en 1947 qu’un foyer d’accueil pour prêtres et étudiants roumains catholiques de rite byzantin est inauguré à Paris; il faut savoir que jusqu’à son interdiction en 1947, cette Église catholique de rite byzantin comprend un million et demi de fidèles. Le Père George Surdu sera un acteur important de la création de ce foyer. Rentrant en Roumanie en 1947, il est emprisonné avant la suppression de l’Église gréco-catholique. Mais il reviendra à Paris en 1991.
Entretemps, le foyer s’est développé et a permis de maintenir l’existence de cette Eglise pourtant persécutée dans sa terre d’origine. Ainsi, en 1948, une liturgie byzantine solennelle est célébrée à la Madeleine sous la présidence de Mgr Roncalli, alors nonce apostolique et futur Pape Jean XXIII. En 1965, une messe solennelle est également célébrée dans le cadre de l’année jubilaire, au moment ou le concile Vatican II s’achève. Mais aussi en 1968 pour honorer la réunion de la Transylvanie à la Roumanie ou pour célébrer la naissance de
Mgr Ioan Inocențiu Klein, illustre figure de l’Eglise gréco-catholique et acteur de la renaissance culturelle et littéraire roumaine. En 1970, un hommage est même rendu au cardinal Hossu, figure de l’Eglise gréco-catholique décédée cette année après avoir reçu le chapeau rouge de la part de Paul VI en 1969. Mais cette communauté qui entretient aussi bien une présence roumaine que gréco-catholique à Paris a aussi noué des liens avec la communauté orthodoxe. Preuve de vitalité: son déménagement à la rue Michel-Ange en 2005 après avoir été longtemps accueillie rue Ribéra, toujours dans le 16ème arrondissement de Paris. Elle comprend 500 pratiquants.
Depuis 2019, la divine liturgie est également célébrée au Blanc-Mesnil. La communauté gréco-catholique doit aussi s’étendre à Romainville.
Invité, Mgr Denis Jachiet, qui venait juste d’être nommé évêque auxiliaire de Belfort-Montbéliard, a salué cette mission en témoignant de sa vitalité. « J’ai pu apprécier la vitalité de cette communauté. Pour nous latins, c’est une vraie découverte. Il y a une expression de la foi complémentaire.” Il a notamment souligné la récente rencontre, dans le cadre de la récente visite Ad limina qui a eu lieu à Rome, avec le Dicastère romain dédié aux Eglise orientales. Le Père Jean-Marie Humeau, vicaire épiscopal de l’ordinariat, a pris la parole. Parmi les catholiques orientaux les plus nombreux, il a cité les chaldéens avec 5 000 personnes chaque dimanche à la messe de Sarcelle (Seine-Saint-Denis). La plus petite communauté est la communauté gréco-catholique hellène de Cargese, en Corse. Cette année, deux missions sont en cours de création pour les syriaques.
Ambassadeur de Roumanie en France, Monsieur Luca Nicolecsu, a conclu cette rencontre. Il a salué une « Église très dynamique » et a transmis ses salutations transmises à Mgr Cristian Crisan, ancien curé de la mission parisienne, devenu aujourd’hui évêque gréco-catholique auxiliaire de Făgăraş şi Alba Iulia.