On assiste depuis une quinzaine de jours à un torrent d’articles, d’émissions de télévision ou de radio sur le thème du harcèlement sexuel à l’égard des femmes, ce déferlement étant dû au départ à l’affaire Weinstein. l’assassinat d’une jeune femme en Haute-Saône ne faisant que renforcer le déchaînement médiatique. On peut y ajouter les plaintes à l’égard de Tariq Ramadan. Cela nous éclaire sur le comportement de certains hommes et leur addiction au sexe ; cela nous éclaire également sur le rapport à la sexualité au sein de l’islam où la dissimulation des corps peut aller de pair avec l’obsession du sexe. Si tous ces événements pouvaient contribuer à un plus grand respect à l’égard des femmes, cela serait positif mais nous ne devons nous cacher qu’il y a dans nos sociétés occidentales qui se vantent d’être libérées, une omniprésence du sexe sous ses formes les plus provocantes.
Le sexe et plus particulièrement le sexe féminin est présent partout. Il est présent à la télévisions dans les publicités, présent sur internet avec la pornographie (il semblerait que 40% des enfants de primaire ont déjà vu des films pornographiques ! ). Il est présent dans la rue sur les affiches de publicité (particulièrement dans la publicité pour les automobiles). J’ajoute volontiers à cette liste la tenue de jeunes femmes. Il n’est pas rare de voir à l’université des étudiantes qui font savoir qu’elles portent un string. Il est possible également de voir que dans les boîtes de nuit de jeunes femmes portent en tout et pour tout un soutien-gorge transparent et une jupe au ras des fesses. Comment peuvent-elles s’étonner d’être l’objet d’un intérêt très profond de la part d’hommes qui y voient une invitation non dissimulée à une rencontre explicitement sexuelle ?
Tout cela nous renvoie à une déviation grave dans nos sociétés : le rapport entre les droits et les devoirs n’est plus équilibré. Beaucoup de nos contemporains réclament le droit de et le droit à . La formule : » mon corps m’appartient « en est une bonne illustration. Pour que des hommes et des femmes vivent ensemble dans la même société, il est nécessaire que la liberté de chacun tienne compte de ce qu’elle représente et évoque pour les autres. La domination masculine reste présente et il faut lutter contre elle mais il faut également que les femmes soient conscientes qu’il y a une différence à marquer explicitement entre séduction légitime et invitation explicite « à coucher ».
Il est très difficile de faire comprendre cela aux jeunes générations qui combinent une certaine naïveté avec une aimable perversion.
Jacques Rollet