Décidément, les catholiques auront fait leur grand retour dans l’arène politique grâce, disons-le, au gouvernement de François Hollande, qui, à avoir voulu éradiquer l’ère chrétienne, sans comprendre que le christianisme est l’âme même de leur propre idéologie, un rien dévoyée, a finalement redonné la vigueur qui semblait jusque là faire défaut, aux chrétiens.
Persuadés que la bête était à l’agonie et qu’il suffirait de lui donner un vague coup de grâce, les socialistes, grisés du succès, improbable, des forces de progrès sont allés trop vite, trop loin. Terrés dans leur monde sans prise sur le réel, fait de poncifs et d’idéologie virtuelle, ils ont cru que l’idée même “d’humanité” avait vécu. Espérant enterrer les cathos avec la vérité anthropologique, ils ont fait du mandat Hollande, le quinquennat de la mort, comme avant eux les sections du même nom. Tout les sigles y sont passés, IVG, PMA, LGBT, GPA, gender et autres suicides assistés. Ils n’ont pas compris que nier le réel revient toujours comme un boomerang parce que seule la vérité rend libre et heureux. Une politique d’ersatz est une poudrière qui s’enflamme lentement, mais surement.
Poussant les catholiques au-delà de l’acceptable, ils ont vu se dresser un mouvement qu’ils imaginaient d’autant moins qu’ils fut pacifique et jeune, à l’exact opposé de leur propre méthode.
Oui mais voilà, ces cathos, bien que fort peu doués en politique (c’est le moins que l’on puisse dire) sont de vrais bouledogues qui ne lâchent rien et du Mariage pour tous à l’IVG en passant, par le début et la fin de vie, ils se sont désormais érigés en rempart de leurs convictions qu’ils n’entendent plus brader.
Face aux catholiques, seuls se dressent des poignées de groupuscules communautaires et l’islam. Pris au piège de leur propre idéologie, les médias et politiques de la pensée unique, n’ont plus aucun moyen de luter ou de diaboliser l’islam. Leur seul adversaire, celui sur lequel ils sont habitués à frapper d’ailleurs, est le catholicisme avec lequel M Peillon nous explique qu’il faut en finir.
Pour la gauche (au sens de plus en plus large), l’ennemi public numéro un c’est le catho de base. Il est le nouveau radicalisé du XXIème siècle qu’il faut réduire au silence. Mais tous ces “obédients” sont déroutés, car, si autrefois, casser du catho suffisait à le faire rentrer peureusement dans sa tanière, aujourd’hui cela décuple sa détermination.
Ultime recourt alors, le diaboliser pour le discréditer et tenter l’impossible : le ghettoïser.
Sens Commun, pourtant perçu par une grande majorité des manifestants de 2013, comme l’aile modérée et parfois “vendue” au système, fait donc les frais de ce chant du cygne de la pensée unique. Outre le fait qu’avoir des membres de Sens Commun au gouvernement, donnerait un poids réel à cette mouvance, l’enjeu pour les médias est de discréditer François Fillon. Les emplois fictifs, n’ont pas réussi à le tuer, les montres et les costumes ne l’ont guère habillé pour l’hiver. Reste donc la botte secrète de la gauche sectaire : le cordon sanitaire républicain laïc.
Alors qu’elle sera la réalité politique de ce dernier soubresaut ? François Fillon de qui on n’avait pas obtenu la peau de Samuel Laffont, mais qui avait cocufié Sens Commun et l’Avant Garde après le Trocadéro, semble peu à peu comprendre que son assise réelle, tant électorale que militante est cette fange méprisée des médias, les cathos.
Saura-t-il se souvenir que la Primaire c’est eux ? Oubliera-t-il que le Trocadero n’a pas vu beaucoup des bobos de NKM ? A-t-il bien vu que la réalité des équipes terrains de la campagne n’est pas la Juppé-Team qui au lendemain de la Primaire avait littéralement déserté le siège des LR ?
Va-t-il rebattre les cartes des investitures pour se donner une majorité non LR, mais bien une majorité Fillon, sans laquelle il ne pourra pas mener le programme qu’il promet à ses électeurs ?
Entre épouvantail et didon de la farce que sera donc le vote catholique ? Un vote très convoité par le candidat Fillon qui ne cesse de multiplier les gestes “catho-compatibles” depuis quelques jours, au point même de consacrer sa dernière semaine de campagne à “l’âme de la France”.
François Fillon n’exclut pas, officiellement, la participation de Sens Commun au gouvernement, alors que son entourage menace de se retirer si tel est le cas. Un rapport de force qui stigmatise deux France au sein même de l’électorat Fillon.
Mais contrairement à ce que la presse et la gauche (y compris la gauche LR) voudrait donner à penser, la France catholique qui pousse Fillon est une France qui entend faire peau neuve et sortir de l’immobilisme d’une gauche arc-boutée sur ses acquis intouchables.
Le plus conservateur n’est pas forcément celui qu’on croit.