L’émigration massive des chrétiens d’Orient révèle «l’échec d’un idéal de la coexistence pacifique» dans cette région du monde, s′est alarmé le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la congrégation pour les Églises orientales, lors de la 91e assemblée plénière de la Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales (ROACO) à Rome, le 20 juin 2018.
À l’occasion des travaux de réflexion conduit par la ROACO, le cardinal Sandri a livré son analyse de chef de dicastère sur la réalité des flux migratoires qui tourmentent le monde contemporain.
Le Saint-Siège très préoccupé par les migrations
«Nous sommes, ces dernières semaines, littéralement bombardés de nouvelles peu encourageantes sur la réalité du flux migratoire en Europe», a-t-il constaté de prime abord entre les murs de la Curie générale des Jésuites. Selon le préfet du dicastère pour les Églises orientales, ces flux sont la conséquence de «l’échec d′un idéal de coexistence pacifique» au Moyen-Orient, ce qui suscite la préoccupation du Saint-Siège.
«Les débats stériles», qui occupent aujourd’hui l’espace public, doivent impérativement être dépassés, a-t-il soutenu. Prenant l’exemple de l’exode des Chrétiens d’Orient, objet de cette assemblée plénière, le préfet argentin a plaidé pour la bonne articulation entre structures juridiques hors du Moyen-Orient et demandes de terrain, comme celles du vicaire apostolique d’Anatolie s’échinant à fournir des moyens aux prêtres de la région qui aident réfugiés syriens et irakiens de Turquie.
«Les Chrétiens d’Orient enrichissent le visage de l’Église européenne»
La complexe gestion de ces flux met cependant en lumière de nombreux traits positifs pour l’Église européenne. Ces migrants du berceau du christianisme qui arrivent en Europe, a-t-il relevé, sont porteurs «d’une joie de l’Évangile que les sociétés sécularisées ont perdue», s’est réjoui le cardinal, pour sa part, ancré dans le tissu ecclésial latino-américain.
Cet ancien nonce au Venezuela et au Mexique en témoigne: «L’Église n’est pas seulement latine – au sens européen – , il faut lui reconnaître une plus riche identité».