Sous le pontificat de Saint Pie V, l’Eglise a opéré une mutation majeure grâce à une réforme en profondeur. Philippe Verdin o. p., qui lui a consacré un essai historique, revient pour Storiavoce en partenariat avec Atlantico sur ce pape méconnu. Il est interrogé par Christophe Dickès.
Pour les catholiques, le nom de saint Pie V est généralement associé à la messe en latin. Pour les autres, ce nom nous renvoie aux pires heures de l’Eglise : à la persécution des juifs, à l’inquisition bien évidemment mais aussi à la croisade. Or l’historien se doit avant tout de se replacer dans une époque. Il ne doit pas juger le passé avec des lunettes anachroniques, mais au contraire comprendre les faits à travers les mentalités et les conceptions du temps. Or si nous nous replaçons précisément dans cette époque du XVIe siècle, nous observons que l’Eglise est à une charnière de son histoire. Elle opère même une mutation majeure grâce à une réforme en profondeur. Pour l’Eglise, cette idée de réforme n’est pas anodine.