La mort chez saint Cyprien, c’est du point de vue de son œuvre d’abord un traité. Le De mortalitate, est un traité épiscopal, une grande lettre pastorale entre deux grandes épreuves. À peine la persécution de Dèce terminée, la peste s’abat sur Carthage. La mort est le quotidien de chacun. Or la mort, dans la vie de l’homme est une préoccupation existentielle de premier ordre. L’attitude face à la mort est conditionnée par la vie et par la foi, à tel point que Jules Michelet en disait : « Admirable vertu de la mort, seule elle révèle la vie. » C’est par son attitude face à la mort que l’on distingue le chrétien du païen. Aussi, en 252, Cyprien entreprend-il une nouvelle lettre pastorale pour encourager ses fidèles et leur redonner espoir. Le contenu est parfois fort stoïcien[1]. Si on ressent l’influence de Sénèque ou de Cicéron, l’ouverture à l’immortalité interdit la résignation. Mais le thème de la mort n’est pas réservé exclusivement à ce traité. Il est remarquable que l’autre traité qui aborde abondamment ce sujet, est une sorte d’apologétique à l’égard des païens, l’Ad Demetrianum, tant il est vrai que c’est par la mort que le chrétien se distingue du païen, tant il est vrai que le païen se trouve démuni et sans espérance face à la mort.
Mais d’abord qu’est-ce que la mort ? Le contraire de l’immortalité. Et pourtant « prendre possession de l’immortalité, comment le pourrions-nous, si nous n’observons pas les commandements du Christ, par lesquels la mort est forcée dans ses retranchements et vaincue[2] ». Il y a une tension entre mort et immortalité ; tension qui passe d’abord dans le cœur de l’homme, puisque celui-ci ressent sa finitude et face à ce néant est ébranlé. C’est la décevante constatation de l’évêque, face à ses ouailles : « Ceux qui s’affligent de la mort des leurs sont ceux qui n’ont pas d’espérance[3] ». La peur de la mort n’épargne aucun homme, parce qu’elle crée une rupture vers l’inconnu et cet inconnu fait peur à qui n’a pas l’espérance chrétienne, parce que précisément, l’espérance est un voile levé (apocalypse) sur cet inconnu qui paradoxalement de néant devient plénitude. La tension entre mort et immortalité se résout chez saint Cyprien par le rôle que joue la mort, comme accès à l’immortalité : « À toi qui crois en lui est offert par la bonté divine l’indulgence qui te sauve et l’instant de la mort voit le passage à l’immortalité [4]». La mort n’est pas une fin, mais un passage. Toutefois, Charon, n’est autre que le Christ. Or avoir le Christ pour nocher modifie la nature même du passage, car la mort n’ouvre pas aux enfers ou au shéol, mais au royaume. Le mort n’est plus condamné à errer aux enfers, ou à n’être qu’une ombre du shéol, il est appelé à vivre pour l’éternité. « [La] mort est un fléau pour les juifs et les païens et les ennemis du Christ, c’est au contraire une issue salutaire pour les serviteurs de Dieu[5] .» La mort est bien une rupture pour les païens, les juifs, comme pour les chrétiens, mais cette rupture est l’entrée dans l’éternité, pour tout homme. C’est ce qui se passe dans l’éternité qui diffère d’un homme à l’autre : « [Le] genre humain [ne peut] être divisé en deux catégories, à moins que les hommes ne s’en soient allés du siècle ici-bas. En attendant, bons et méchants, nous sommes réunis à l’intérieur d’une même maison. Tout ce qui survient à l’intérieur de la maison, nous le souffrons à part égale, jusqu’à ce que s’accomplisse la fin de ce temps et que nous soyons répartis pour l’éternité dans les demeures soit de la mort soit de l’immortalité[6] ». Et l’évêque précise ce qu’est cette mort éternelle : « [S’il n’y a pas de conversion], l’attendent ensuite la prison éternelle, le feu continuel, le châtiment perpétuel [7]». C’est le drame du païen que de refuser – car c’est un refus – l’immortalité et de préférer la mort : « Les païens [restent] enfermés dans les filets d’une mort éternelle, sans vouloir accueillir l’espérance de l’immortalité[8] ». Mais plus largement et peut être plus cyniquement, ce drame atteint également les chrétiens : « Tout en rompant avec l’Evangile du Christ, avec son service et sa loi, [les schismes] se donnent le nom de chrétiens et croient posséder la lumière alors qu’ils marchent dans les ténébres, […] : ils font passer la nuit pour le jour, le trépas pour le salut[9]». L’immortalité apparaît comme le salut. C’est le salut que le Christ est venu apporter à l’homme. Et c’est la foi qui fait monter le fidèle dans la barque du nocher jusqu’aux rivages de l’immortalité. Pour reprendre l’image mythologique, les fidèles s’en vont sur la barque de la foi, avec pour passeur le Christ, les autres continuent à emprunter la barque de Charon. « Quiconque sera trouvé fidèle, juste et louable sera invité à se joindre à [Abraham, Isaac et Jacob] [10]». Car « si nous croyons et avons confiance, nous ne mourrons jamais [11]». La voie d’accès à l’immortalité, c’est la mort. La mort n’est pas une issue finale, mais un passage, un cheminement temporaire vers l’éternité. Transformés, transfigurés à l’image du Christ afin d’accéder au plus vite à la dignité de la gloire céleste. Dieu veut que nous soyons avec Lui, qu’avec Lui nous vivions en ces lieux éternels et que nous nous réjouissions au royaume des cieux. Il nous appelle à rejoindre la maison du Christ et à jouir de l’éclat du royaume des cieux, telle est la promesse de Dieu[12].
Il faut passer par cet instant de la mort pour accéder à l’immortalité ou à la mort éternelle. La mort, physique, est avant tout la fin de la temporalité. Le passage qui s’opère est donc celui du temps à l’absence de temps. Quelle que soit sa destinée, avec la mort, l’homme entre dans l’éternité : « Puisque la destinée humaine est de naître et de mourir, qui donc n’a pas un jour à abandonner sa patrie?[13] ». En quittant ce monde terrestre et contingent, l’homme entre dans un monde nouveau où les contingences matérielles et donc le temps sont absentes. La mort est définitive pour tous, mais « la mort n’est pas identique pour les bons et les méchants. Les justes ressuscitent pour un bonheur éternel ; les incroyants ne recueillent que des châtiments[14] ».
Il faut explorer le champ sémantique de la mort chez Cyprien. Car le terme ‘mort’ recouvre, pour lui, plusieurs acceptions. C’est d’abord, la fin de la vie physique, ce passage que nous avons vu. Mais c’est aussi, mais de façon métonymique, l’état de ce qui commence après cet instant physique. En cela, il reprend l’image païenne et juive du séjour des morts. En ce sens, c’est un terme générique que nous pouvons traduire, comme nous venons de le faire par éternité. Le séjour des morts étant un séjour définitif, éternel, il est le temps de l’éternité et de ce fait, il n’est pas un lieu physique, ni donc une temporalité, mais atemporalité et donc éternité. Il y a bien quelque chose au-delà de la mort : « Le Seigneur vous juge tel qu’il vous trouve au moment où il vous appelle ; […] quiconque sera trouvé fidèle, juste et louable sera invité à se joindre à [Abraham, Isaac et Jacob][15]». La grande différence, pour saint Cyprien entre la vie et la mort est précisément cette temporalité qui permet la conversion, l’avancée vers Dieu, jusqu’au moment où Dieu appelle l’homme de façon définitive. Et l’homme fixe définitivement son éternité en fonction de la réponse qu’il donne à ce moment de l’ultime et définitif appel : « L’accès à l’indulgence de Dieu est ouvert et pour ceux qui cherchent et comprennent la vérité, facile est le chemin. Quand bien même ce serait à l’article de la mort, au moment où s’achève la vie temporelle, que tu viendrais prier pour tes fautes et à implorer celui qui est l’unique et vrai Dieu, en confessant que tu le connais et en ayant foi en sa connaissance, le pardon t’est accordé à toi qui le confesses ; à toi qui crois en lui est offerte par la bonté divine l’indulgence qui te sauve et l’instant de la mort voit le passage à l’immortalité [16]». La mort est bien un instant, il est l’instant de l’éternité. Un instant qui n’arrive pourtant qu’au bout d’un long chemin. Si Dieu ne prévient pas l’homme de l’heure précise de ce moment (attention à l‘arrivée soudaine du Seigneur[17]), il ne cesse de l’appeler et de l’inviter à se préparer à ce moment, précisément parce que ce moment est le couronnement d’une conversion, d’un chemin de l’homme vers Dieu : « Les événements qui composent notre existence de mortels sont autant d’occasion d’exercer nos qualités, non de nous affliger. Ils préparent notre âme à l’apothéose [18]». Par sa vie et sa réponse positive à l’appel de Dieu, l’homme est appelé à l’immortalité, parce qu’il est divinisé. Il participe à la vie même de Dieu, comme nous l’avons vu. Ce qui nous introduit dans une autre acception du terme ‘mort’ chez Cyprien. La mort est l’absence de vie. D’où l’opposition, immortalité et mort éternelle. Car la mort éternelle, est une vie éternelle pour le châtiment. Pour comprendre ce qu’est finalement la mort, celle dont parle réellement Cyprien et donc ce qu’est la vie, celle que cherche le Carthaginois, il faut comprendre pourquoi, vivant ici-bas, on peut être mort. Car l’évêque ne cesse de fustiger les morts vivants : « Crois-tu donc que puisse rester debout et en vie celui qui se retire de l’Eglise ? [19]» Pour lui, très clairement, les lapsi sont des morts. Or Dieu est le Dieu des vivants[20]. La source de la vie, nous l’avons vu, est Dieu. En ce sens, Dieu est le Dieu des vivants, c’est-à-dire de ceux qui viennent boire à la source. Se couper de Dieu c’est se couper de la source de la vie et c’est donc mourir. Or, comment Dieu nous donne-t-il la vie ? Quel est le canal par lequel la source abreuve l’homme, sinon le Christ ? « Le Christ a souffert pour nous et [Il] est ressuscité. Nous demeurons dans le Christ et nous sommes régénérés par Lui et en Lui. […] Si nous croyons [et] avons confiance, nous ne mourrons jamais. Venons vers Lui en toute quiétude et dans la joie, lui avec qui nous vivons et nous régnerons pour toujours[21]. » Hors du Christ il n’est pas de vie possible. C’est ce qu’exprime de façon abrupte l’évêque : « Tu t’es mise à marcher en portant toi-même ton propre cadavre [22]». Hors du Christ il n’est pas de vie, car en dehors du Christ, la source de vie ne s’écoule pas. Mais il ne suffit pas que la source coule, il faut que l’homme la reçoive et se laisse abreuver par elle, il faut qu’il aille à la source. Or aller à la source, pour Cyprien, c’est aller à l’Église, corps du Christ. Aussi, si le salut, nous l’avons vu, c’est l’immortalité, donc puiser à la source même de la vie qu’est Dieu, par le Christ, on comprend cette maxime qui a tant fait couler d’encre, « hors de l’Église point de salut [23]». Hors de l’Église, il n’y a pas de vie, parce que c’est le Christ, qui est la vie qui irrigue l’Église qui est son corps. La chose est donc claire : « ceux qui ne sont pas de l’Église du Christ sont au nombre des morts. On ne peut recevoir la vie de celui qui n’est pas lui-même vivant [24]». Ainsi donc fondamentalement, la mort, pour saint Cyprien, est la vie hors de Dieu, tandis que la vie est la vie en Dieu. Voilà pourquoi pour lui, la mort physique, ce passage, ne peut être redoutée par les chrétiens, puisque dans la mort, dans cet état d’éternité, les choses ne sont pas différentes. Le mort reste celui qui n’est pas irrigué par la source divine et le vivant celui qui est vivifié par Dieu. La mort, en tant qu’instant, n’est que la fixation effective de cette situation instable dans ce monde-ci. Il y a une continuité d’un monde à l’autre : les morts vers la mort, les vivants, vers la vie. C’est pourquoi tout commence et se prépare ici : « Nous avons renoncé au monde et nous vivons ici-bas comme des hôtes de passage, comme des étrangers. Bénissons le jour qui assigne à chacun sa demeure véritable […] après nous avoir arraché à ce monde […][25] ». D’où les avertissements du pasteur pour qui il faut « ne pas suivre la voie du vieil homme, […] mettre nos pas dans ceux du Christ victorieux, afin de ne pas rouler de nouveau par défaut de méfiance dans les filets de la mort, mais de parer au danger et de recevoir l’immortalité et en prendre possession. Prendre possession de l’immortalité, comment le pourrions-nous, si nous n’observons pas les commandements du Christ, par lesquels la mort est forcée dans ses retranchements et vaincue [26] ». Pour vivre, il faut suivre, le Christ, se laisser habiter par lui, comme principe vivifiant, comme âme du corps, âme de l’âme. Ainsi, la foi qui unit au Christ, transforme l’inquiétude de la mort en espérance du salut. De là une continuité naturelle pour le chrétien dont la patrie n’est pas ce monde mais le royaume[27].
Aussi, la relation d’espérance à la mort est spécifiquement chrétienne, parce qu’elle ouvre à la véritable paix, à la stabilité du royaume acquis et reçu des mains mêmes de Dieu. La mort est, pour le chrétien qui cherche Dieu, qui répond à cet appel amoureux de son créateur, l’accomplissement d’une quête, par laquelle, l’homme voit son désir comblé par « [Dieu qui] décerne la récompense suprême de sa gloire à ceux qui l’avaient désiré avec le plus d’ardeur [28]». Pour le chrétien, à la différence des juifs et des païens, la mort n’est pas une rupture. D’où une fois encore cette incompréhension irritée de saint Cyprien : « Nous quittons ce monde contraints par la nécessité et non par obéissance à sa volonté et nous voudrions encore être récompensés dans le ciel par celui vers qui nous venons à contre-cœur ! [29]». Comment, pour lui, concevoir d’orienter toute sa vie tendue vers un but, la glorification, l’union intime avec Dieu et au moment où ce but est sur le point d’être atteint, en avoir peur ? « Nous serions en contradiction avec nous-mêmes, si tout en demandant que le règne de Dieu vienne le plus vite possible, nous cherchions à vivre longuement sur cette terre[30]. » Comment se réjouir d’être appelés à régner avec le Christ si cette captivité sur terre nous enchante[31] ? Pour lui la réponse tombe comme un couperet : « Ceux qui s’affligent de la mort des leurs sont ceux qui n’ont pas d’espérance [32]». En d’autres termes, c’est le manque de foi, donc de confiance et d’amour envers le Christ qui conduit à un attachement démesuré avec le monde et incompatible avec le Royaume. Si la peur de la mort peut se révéler un stimulant[33] pour avancer vers Dieu (et il est clair que Cyprien utilise cette peur) ce n’est pas suffisant, car la peur renvoie l’homme vers lui-même et ne l’ouvre pas à Dieu. Par la peur l’homme cherche à se protéger et non à s’unir gratuitement à Dieu. C’est pourquoi, il ne nie pas que la mort soit un combat et qu’il faille s’y préparer[34]. C’est le combat final en même temps que celui d’une vie, c’est le combat décisif de toute une vie passée et à venir. Aussi, si ce combat est sanctionné par la glorification qu’est l’apothéose, c’est parce qu’il est le combat amoureux du désir. Il est, le dialogue amoureux de l’homme et de Dieu, c’est pourquoi Énoch, pour avoir plu à Dieu, mérite d’être soustrait à l’influence du siècle et que ceux qui plaisent à Dieu sont rappelés prématurément et libérés plus rapidement du monde de crainte qu’un séjour trop long sur terre ne parvienne à les corrompre[35]. En ce sens, la mort est une libération. En ce sens la mort est LA paix. Mais tant que la mort n’est pas venue délivrer du combat, le fidèle est sur la brèche, encouragé par l’évêque : « n’abandonnez pas le Christ, craignez de perdre le salut, la patrie éternelle[36] ». Le disciple du Christ avec la mort prend possession, reçoit sa récompense, comme nous l’avons définie plus haut. Récompense qui n’est que la plénitude de la jouissance de sa véritable patrie. Héritier dans et par le Fils, il reçoit le royaume pour lequel il s’est battu, pour lequel il avait renoncé aux biens de ce monde, ce royaume qu’il possédait déjà en partie, mais de façon incertaine et que la mort lui offre définitivement et en plénitude.
Si c’est le combat d’une vie, on comprend l’exaltation et la fête de la victoire : Quelle profonde et perpétuelle fête de vivre dans l’éternité avec les apôtres, les prophètes, les martyrs qui jouissent de leur triomphe[37]. D’autant que nos défunts ne nous quittent que pour nous précéder. Ils ne sont pas perdus. Pleurer nos défunts c’est jeter le discrédit sur notre foi [38].
La mort loin d’être terrifiante et angoissante est, pour Cyprien, désirable, car elle est la condition sine qua non de la victoire définitive, elle est la porte bénie de l’union intime à Dieu tant désirée.
extrait de la thèse, les fondement théologiques de l’épiscopocentrisme cyprianique
[1] J. Quasten, Initiation aux Pères de l’Église, trad. fr. par J. Laporte, Paris, éd. du Cerf, 1956, t. 2, p. 403-452. p. 423
[2] De unit., 2 : Inmortalitate autem potiri quomodo possumus, nisi ea quibus mors expugnatur et uincitur Christi mandata servemus.
[3] De mort., 21 : Eos contristari dicit in excessu suorum qui spem non habent.
[4] Ad Dem., 25 : Cf. note 193.
[5] De mort., 15 : Mortatlitas ista Iudaeis et gentibus et Christi hostibus pestis est, Dei servis salutaris excessus est.
[6] Ad Dem., 19 : […] sit necesse est et corporalis condicio communis nec separari generi humano ab inuicem datur, nisi istinc de saeculo recedatur. Intra unam domum boni et mali interim continemur. Quicquid intra domum uenerit pari sorte perpetimur, donec aeui temporalis fine completo ad aeternae uel mortis uel immortalitatis hospitia dividamur.
[7] Ad Dem., 9 : […] manet postmodum carcer aeternus et iudigis flamma et poena perpetua.
[8] Ad Dem., 16 : Cf. note 143.
[9] De unit., 3 : Cf. note 76.
[10] De mort., 17 : Ad quorum conuiuium congregatur quisque fidelis et iustus et laudabilis inuenitur.
[11] De mort., 21 : Si in Christo credimus, fidem uerbis et promissis eius habeamus : et non morituri in aeternum […].
[12] De mort., 22.
[13] De laps. 10 : Cui enim non nascenti atque morienti reliquenda quandoque patria et patrimonii sui facenda iactura est ?
[14] De mort., 15 : […] non est quod putetis malis et bonis interitum esse communem.
[15] De mort., 17 : Qualem te inuenit Dominus cum uocat talem pariter et iudicat […] ad quorum conuiuium congregatur quisque fidelis et iustus et laudabilis inuenitur.
[16] Ad Dem., 25 : Patet ad indulgenciam Dei aditus, et quaerentibus atque intellegentibus ueritatem facilis accessus est. Tu, sub ipso licet exitu et uitae temporalis occasu, pro delictis roges et Deum, qui unus et uerus est, confessione et fide agnitionis eius implores, uenia confitenti datur et credenti indulgentiasalutaris de diuina pietate conceditur, et ad immortalitatem sub ipsa morte transitur.
[17] De unit., 27.
[18] Nous avons voulu rester fidèle à notre choix d’uniformiser les citations en gardant le texte français traduit dans « Les Pères dans la foi », cependant cette traduction comporte des ambigüités pouvant modifier la compréhension du texte. En effet, alors que saint Cyprien parle du martyre, il utilise le vocabulaire paulinien des couronnes, récompenses des martyrs (ad coronam), le traducteur, lui, choisit l’expression « apothéose ». Or, dans un contexte romain, si l’apothéose renvoie effectivement à la divinisation, ce dont le martyre est le chemin, traduire « couronne » par « apothéose » déconnecte le martyre de la déification. Pourtant ici, saint Cyprien souhaite mettre en valeur l’importance du martyre. Comme nous l’avons dit (cf. Cyril Brun, « Une théologie du martyre chez saint Cyprien de Carthage », communication au colloque de Tunis, octobre 2007, (à paraître). ), le thème des deux couronnes blanche et rouge est important et porteur de sens chez saint Cyprien. Au demeurant, si le Carthaginois s’était adressé aux païens, le thème « apothéose », eût pu être approprié, mais le De mortalitate s’adresse d’abord à ses fidèles.
De mort., 16 : Exercitia sunt nobis ista, non funera : dant animo fortitudinis gloriam, contemptu mortis praeparant ad coronam.
[19] De unit., 8 : Stare tu et uiuere putas posse de ecclesia recedentem.
[20] Ep. 33, 1, 2.
[21] De mort., 21 : Christum passum esse pro nobis et resurrexisse confidemus in Christo manentes et per ipsum adque in ipso resurgentes quid aut ispi recedere istinc de saeculo […]. Si in Christo credimus, fidem uerbis et promissis eius habeamus : et non morituri in aeternum ad Christum, cum quo et uituri et regnaturi semper sumus, laeta securitate ueniamus.
[22] De laps. 30 : Ici Cyprien invective ceux qui refusent une vraie pénitence. Ils ressemblent à cette femme qui se pare luxueusement sans tenir compte du vêtement du Christ. Ipsa ambulans funus tuum portare coepisti.
[23] Ep. 4, 4, 3 : Nous reprenons ici la formule célèbre « Hors de l’Église point de salut » que Simone Déléani traduit « il ne peut exister de salut pour personne si ce n’est dans l’Église ». Nemini salus esse nisi in ecclesia possit.
[24] Ep. 71, 1, 3: Qui non sunt in eccelsia Christi inter mortuos conputari, nec posse ab eo uiuificari alterum qui ipse non uiuat.
[25] De mort., 26 : Renuntiasse nos mundo et tamquam hospites et peregrinos hic interim degerere. Amplectamur diem qui adsiniat singulos domicilio suo, qui nos istinc ereptos […].
[26] De unit., 2 : Veteris hominis uiam fugere, uestigiis Christi uincentis insistere, ne denuo in cauti in mortis laqueum reuoluamur, sed ad periculum prouidi accepta inmortalitate posiamur. Inmortalitate autem potiri quomodo possumus, nisi ea quibus mors expugnatur et vincitur Christi mandata seruemus.
[27] De mort., 26.
[28] De mort., 26 : Hoc propositum mentis et fidei Christus aspiciat daturus eis caritatis sue ampliora praemia quorum circa se fuerit desideria maiora.
[29] De mort., 18 : Ad conspectum domini cum tristitia et maerore perducimur exeuntes istinc necessitatis uinculo non obsecio voluntatis : et uolumus ab eo praemiis celestibus honorari ad quem uenimus inuiti.
[30] De dom., 19 : Quia et contrarium sibi fit et repugnans, ut quaeramus in saeculo diu uiuere qui petimus regnum Dei uelociter aduenire.
[31] Ibid.
[32] De mort., 21.
[33] C’est le thème de De mort., 18-21.
[34] Ibid.
[35] De mort., 23.
[36] De laps., 10.
[37] De mort,. 26.
[38] De mort., 20.