La rumeur de la suppression prochaine de la Commission Ecclesia court à Rome. Et cela sous les yeux même de Benoît XVI encore vivant. Nos amis de Messa in Latino viennent de la relayer et, avec des précisions, le vaticaniste Marco Tosatti aussi…
On se perd en conjoncture sur les raisons qui pourrait justifier une telle suppression. Diverses hypothèses convergentes pourraient l’expliquer, elles ne s’excluent d’ailleurs pas les unes des autres :
Autour du Pape, s’agite une tendance favorable à la réduction de Summorum Pontificum au monde lefebvriste.
Plus directement, la Commission Ecclesia Dei est aujourd’hui considérée comme ayant échoué dans ce qui était son objet principal pour Jean-Paul II comme pour Benoît XVI : la négociation d’une solution canonique avec la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX). L’élection de Don Pagliarani à la tête de la FSSPX et sa récente visite à Rome, se concluant par un renvoi aux calendes grecques de cette reconnaissance canonique, ont été perçues comme actant l’échec des longues négociations menées par Mgr Pozzo.
Hypothèse que renforce Messa in Latino dans un paragraphe en rouge : la FSSPX a toujours considéré, bien légèrement, la Commission Ecclesia Dei comme un ennemi à abattre. Dans le même sens, le blogue de L’Homme nouveau souligne l’intérêt que croit avoir la FSSPX à cette suppression : « La Fraternité Saint-Pie-X voudrait la suppression de la Commission Ecclesia Dei ». Il est vrai que la Commission a été créée il y a 30 ans par le motu proprio Ecclesia Dei adflicta, pour contrer l’effet des sacres de quatre évêques accomplis par Mgr Lefebvre, mais elle a, au fil des années, grandement servi aux autres communautés attachées à la liturgie et à la discipline traditionnelles.
Il est toujours apparu à la FSSPX comme humiliant de traiter avec la Commission Pozzo, instrument du “ralliement” de nombreux prêtres et communautés. La FSSPX entend discuter, de puissance à puissance, avec la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Mais fait de mettre la FSSPX entre les mains de la Congrégation pour la doctrine de la Foi serait l’enterrement de la « solution François », pape qui n’a pas de souci doctrinal, mais seulement de realpolitik.
Source : Riposte-catholique