Dans le cadre de la visite du primat d’Angleterre à Rome, le pape François et l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, primat de l’Eglise anglicane, ont rédigé une Déclaration commune qu’ils ont signée le 5 octobre 2016 en l’église Saint-Grégoire al Celio à Rome.
Vous pourrez en trouver la traduction complète ici
Extraits
« Le monde doit nous voir témoigner cette foi commune en Jésus, dans notre façon d’œuvrer ensemble »,
Il y a cinquante ans, nos prédécesseurs ont reconnu que de « sérieux obstacles » entravaient le chemin qui porte au rétablissement d’un partage complet de la foi et de la vie sacramentelle entre nous. Néanmoins, fidèles à la prière du Seigneur que ses disciples soient Un, ils ne se sont pas découragés et se sont lancés, sans savoir si des pas auraient été accomplis chemin faisant. Il y a eu de grands progrès dans tant de domaines où nous gardions nos distances. Toutefois, de nouvelles circonstances ont apporté de nouveaux désaccords entre nous, concernant notamment l’ordination des femmes et d’autres questions plus récentes relatives à la sexualité humaine. Derrière ces divergences, se pose l’éternelle question de l’autorité et de son exercice au sein de la communauté chrétienne. Ces éléments sont quelques uns des aspects problématiques qui constituent de sérieux obstacles à notre pleine unité. Comme nos prédécesseurs, nous ne voyons pas encore de solutions à ces obstacles devant nous, mais nous ne nous décourageons pas. Avec confiance et joie en l’Esprit Saint, nous espérons que le dialogue, et l’engagement réciproque, approfondira notre compréhension et nous aidera à discerner la volonté du Christ pour son Eglise. Nous avons foi en la grâce de Dieu et en la Providence, nous savons que l’Esprit Saint ouvrira de nouvelles portes et nous guidera vers la vérité tout entière (cf. Jean 16,13).
Les divergences évoquées ne peuvent nous empêcher de nous reconnaître mutuellement des frères et des sœurs en Jésus Christ, en raison de notre baptême commun. Elles ne devraient même jamais constituer un frein dans notre recherche et notre joie à retrouver une foi chrétienne profonde et la sainteté dans les traditions de l’autre. Ces divergences ne sauraient nous amener à diminuer nos efforts œcuméniques. La prière du Christ durant la Cène pour que tous soient un (cf. Jean 17,20-23) est un impératif pour ses disciples aujourd’hui, comme elle le fut jadis, au moment imminent de sa passion, de sa mort et sa résurrection, et à la naissance de son Eglise, qui en découle. Nos divergences ne devraient pas gêner non plus notre prière commune : non seulement nous pouvons prier ensemble, mais devons prier ensemble, en exprimant la foi et la joie que nous partageons en l’Evangile du Christ, dans les anciennes professions de foi et dans la puissance de l’amour de Dieu, rendu visible par l’Esprit Saint, pour surmonter tout péché et toute division. Avec nos prédécesseurs, nous exhortons donc notre clergé et nos fidèles à ne pas négliger ou sous-estimer cette communion qui, bien qu’imparfaite, se révèle sûre, et que nous partageons déjà.