Retour sur la nomination du Père Matthieu Rougé au diocèse de Nanterre

Retour sur la nomination du Père Matthieu Rougé au diocèse de Nanterre

Il doit succéder à Mgr Michel Aupetit, qui avait été nommé à Paris. Cette fois-ci, le parisien Matthieu Rougé arrive dans le diocèse qui était celui de son archevêque il y a encore peu de temps. Au-delà de ce chassé-croisé entre deux diocèses proches, une telle nomination est emblématique de cette nouvelle génération d’évêques qui s’installe dans les différents diocèses de France. À plus d’un égard, cette nomination est un signe.

De façon évidente, elle marqué la fructuosité de la génération “lustigérienne”. Formée dans le diocèse de Paris, elle tend à donner des “cadres” à l’Église de France. Les curés sont devenus évêques et deviendront, probablement, un jour, cardinaux. Ordonné en 1994, le Père Rougé avait été un proche collaborateur du cardinal Lustiger, dont il fut secrétaire particulier. Il a ensuite été un curé parisien, notamment à la paroisse Saint-Ferdinand-des-Ternes du 17ème arrondissement de Paris.

Mais le Père Rougé correspond aussi à un profil plus “engagé”, qui assume les choix catholiques dans l’espace public, tout en étant un homme de dialogue. De 2004 à 2012, il a été en charge du service pastoral d’études politiques (le fameux “SPEP”), dont l’une des particularités est d’organiser la messe annuelle des parlementaires. C’est donc un profil qui connaît le monde politique – le Père Rougé est probablement l’un des prêtres les plus introduits dans ce milieu. Il n’est pas innocent que Rome ait fait le choix d’un fin “connaisseur” des arcanes du pouvoir. Comme pour la nomination de Mgr Michel Aupetit, le pape François a voulu d’un profil capable de parler au monde politique.

Enfin, le parcours théologique du Père Rougé témoigne aussi d’un profil qui sait s’adresser au monde des idées et de la culture. Il a été enseignant et auteur de plusieurs ouvrages. Il enseigne à Paris depuis 1998, notamment dans les établissements “lustigériens” que sont l’École cathédrale, puis le Collège des Bernardins. Sa culture théologique fait qu’il peut parler à un public “demandeur” dans ces questions, qu’il soit catholique ou non.

Le Père Rougé n’est pas inconnu dans les différents milieux catholiques: prêtre diocésain, il a aussi été croisé sur les routes de Chartres. Il peut donc parler aux catholiques des différentes sensibilités liturgiques. Célébrant la forme ordinaire du rite romain, il connaît bien la forme extraordinaire. De même, il ne fuit pas les questions qui touchent à la vie.

Petite anecdote : le Père Rougé est né en 1966, l’année même où fut institué le diocèse de Nanterre. Il va désormais présider à ses destinées.

 

 

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