Le cardinal Burke a donc été nommé à la Signature apostolique. Certes, il ne fait pas son retour comme préfet – c’est le cardinal Mamberti, nommé 2014, qui demeure à la tête de cette institution -, mais comme simple membre.
Pour certains, ce serait une “capitulation” du cardinal Burke, notamment dans cette affaire des dubia. Ni plus, ni moins, le cardinal se ferait amadouer. Certes, les décisions – notamment quand elles ont trait aux nominations – sont complexes et peuvent révéler différents ressorts. Mais, systématiquement, il serait dangereux de croire nécessairement au piège et de n’y voir qu’un coup tordu. Au passage, le cardinal Burke ne s’est pas déjugé de sa démarche visant à la correction fraternelle du pape, si ce dernier persistait à ne pas répondre aux dubia.
D’autres considérations doivent être prises en compte. Nonobstant les démêlés et les divergences avec l’actuel pontife, le cardinal Burke n’avait pas totalement disparu du champ des congrégations romaines. En 2015, il avait même été nommé membre de la Congrégation pour la Cause des Saints, comme on peut le constater dans le Bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège du 26 septembre 2015, dont nous reproduisons l’extrait:
Le cardinal Burke n’est plus préfet du tribunal, mais on notera que son prédécesseur, le cardinal Vallini, fait également son retour en tant que membre de ce tribunal. Dans ces retours, on peut aussi notercelui de Mgr Frans Daneels, qui fut promoteur de justice au sein du Tribunal Suprême de la Signature apostolique de 1989 à 2008, puis secrétaire de cette même institution pendant une période allant du 12 avril 2008 au 16 juillet 2016.
On peut aussi se demander si le pape, maîtrisant peu les questions canoniques, n’a pas voulu installer à nouveau des juristes de renommée à Rome. François n’est pas juriste. Il le sait, mais il est aussi conscient que l’on ne peut complètement évacuer cet aspect. On peut d’ailleurs le subodorer à partir de ces nominations. François veut remettre quelques juristes connaissant le doit canon. Quelques-uns des nouveaux membres de cette institution sont donc des familiers du Tribunal Suprême de la Signature apostolique. Gageons qu’ils joueront un rôle dans ces questions pointues. Pour accompagner ainsi efficacement le pape François. Et peut-être mettre un peu d’apaisement dans ce monde romain, qui implique quand même l’Église catholique.