Régis de Castelnau – Taper sur les Cathos, c’est sans danger. Pourquoi s’en priver ? Ou comment instrumentaliser la justice

Régis de Castelnau – Taper sur les Cathos, c’est sans danger. Pourquoi s’en priver ?  Ou comment instrumentaliser la justice

Le lugubre cardinale Barbarin a fait l’objet en son temps d’un lynchage médiatico-politique en grand que certains ont voulu transformer en lynchage médiatico-politique et judiciaire. Tous les médias à la manœuvre, le Premier ministre de l’époque lui-même sommant l’ecclésiastique « de prendre ses responsabilités » (!!!!) Et le ministère de l’intérieur jouant un rôle assez trouble. Le problème c’est que la France est normalement un État de droit, et que toutes les plaintes déposées, parfois 30 ans plus tard se sont heurtées à la probité du parquet de Lyon qui a appliqué les principes impératifs qui régissent le procès pénal, et font la différence entre un pays civilisé et la république bananière dont semblent rêver certains. Classement sans suite inévitable et parfaitement motivé.

Alors là, levée de boucliers et clameur : « quand il s’agit de taper sur les curés on ne va quand même pas s’embarrasser des règles de droit, sinon on ne va pas s’en sortir. »

Alors, et j’en ai déjà parlé, on va lancer une procédure à l’initiative des plaignants par le biais de la « citation directe » pour qu’il y ait une audience à grand spectacle. L’utilisation de cette procédure permet de contourner l’évidence de l’impossibilité des poursuites, qu’il appartiendra inéluctablement au tribunal saisi par cette citation directe de constater. Le but n’est donc à l’évidence absolument pas d’obtenir une vérité judiciaire ou une condamnation qui ne peuvent pas advenir, mais bien d’organiser un cirque médiatique. Pour faire bonne mesure, on a cité tout un tas de mitrés, tout juste s’il n’y a pas le Pape dans la liste.

Écoutons le Figaro.

« L’archevêque de Lyon n’est pas le seul convoqué. Cinq autres personnes liées au diocèse le sont. Et une sixième, de grande importance: Mgr Luis Ladaria Ferrer. Au Vatican, ce jésuite espagnol est le préfet de la Doctrine de la foi, c’est-à-dire le gardien du dogme. François l’a nommé le 1er juillet 2017. » Là c’est du lourd, coco.

Et tous ceux qui habituellement, sont d’une prudence de serpent dès lors qu’il s’agit de l’islam intégriste, s’en donnent cette fois-ci à cœur joie. Et les médias se préparent avec gourmandise. Y compris le Figaro qui titre : « pédophilie, le silence de l’église en procès. » Évidemment on connaît bien la veulerie habituelle de ce journal, mais on ajoutera cette fois-ci qu’il n’a même pas la reconnaissance du ventre. Les 8 % de français chrétiens qui pratiquent encore forment quand même les gros bataillons de ses lecteurs. Ni catholique, ni abonné, cela ne me concerne pas, mais à leur place je le résilierais mon abonnement…

Mais finalement, je suis peut-être trop sévère. Parce que c’est bien de s’amuser et j’ai eu une idée. Il faudrait déposer une plainte contre Brigitte Macron pour agression sexuelle sur mineur, puisque la légende veut que sa relation avec son actuel mari ait commencé quand celui-ci avait 15 ans. Je n’en sais rien et je m’en fous complètement, mais ce serait peut-être l’occasion de bien rigoler. Cette plainte serait bien évidemment classée sans suite, et il serait alors possible de citer Brigitte Macron devant le tribunal correctionnel pour « pédophilie » parce que ça sonne bien. Et pour faire bonne mesure on citerait aussi celui qui était alors ministre de l’éducation nationale puisque Madame Macron était enseignante et entamait une relation avec un de ses élèves. Et le Figaro pourrait ainsi titrer : « pédophilie, le silence de l’Élysée en procès ».

Redevenons sérieux, en dehors du PNF, et du « Pôle financier » de Paris, il apparaît que la magistrature a repris une partie de son sang-froid et résiste autant que faire se peut aux pressions médiatiques et politiques. C’est la raison pour laquelle la pantalonnade qui se prépare à Lyon non seulement n’est pas innocente mais elle est dangereuse. Il est clair que lorsque les décisions d’irrecevabilité ou de relaxe seront rendues par le tribunal, nous entendrons la clameur dénonçant une justice partiale, voire achetée accompagnée des références habituelles à Jean de La Fontaine et ses « Animaux malades de la peste ».

L’église catholique a peut-être eu une attitude critiquable, voire lamentable dans le traitement de certains de ses problèmes, cela ne concerne que ses ouailles, ou ceux qui entendent poursuivre les traditions d’anticléricalisme à la française et continuer à brailler : « à bas la calotte ». Je n’appartiens à aucune de ces deux catégories.

En revanche cela concerne le citoyen que je suis, dès lors que la Justice de la République peut intervenir dans les conditions prévues par la loi et le respect des règles prévues à cet effet. Lesdites conditions ne sont pas réunies dans la représentation de cirque qui se prépare.

L’instrumentalisation de la justice pour des fins qui ne sont pas les siennes est toujours une mauvaise action.

 

 Source Blog de l’auteur

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