L’Homme nouveau propose de redécouvrir Henri de Lubac – Auteur de nombreux ouvrages religieux, le cardinal de Lubac offre une œuvre complète pour les chrétiens. Retour sur le parcours d’un théologien qui aura abordé les grandes questions du XXe siècle et dont l’influence reste déterminante aujourd’hui.
Comme dans tous les livres du père de Lubac surabondent dasn L’Eucharistie fait l’Église des textes de tous les âges, de l’Écriture et des Pères, certes, mais aussi de contemporains pour célébrer le mystère de l’Église centre existentiel de tout le mystère du salut, un mystère qui n’est en définitive que le reflet, comme la lune du soleil, du mystère central qui est le Christ. L’Église a son origine en Dieu, « avant le commencement du monde ». Les deux aspects de l’Église une, caractérisés par une tension entre l’humain et le divin, le visible et l’invisible sont soulignés comme aussi son caractère hiérarchique. « En dernier ressort l’Église se concentre, pour ainsi dire, toute en Pierre », de sorte que la papauté garantit toujours la liberté des évêques face aux puissants de la terre. Y est aussi fortement marqué le lien indissoluble entre l’Église et l’Eucharistie. « L’Église fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Église. »
De même est souligné le lien qui existe entre Marie et l’Église dont la Mère du Christ, Mère des chrétiens est l’archétype. Dans un essai pénétrant, Le cardinal de Lubac, L’homme et son œuvre, Hans Urs von Balthasar explique que Méditation sur l’Église présente une spiritualité accordée à la théologie de Catholicisme. Ce premier livre du père de Lubac, paru en 1938, contient comme en germe tous les livres qu’au cours de sa longue vie il sera amené à écrire. « Le christianisme n’est pas une grandeur historique : c’est l’histoire qui est une grandeur chrétienne », écrit-il. Le père de Lubac envisage la question de l’Écriture et de son intelligence spirituelle, donnant une première esquisse de ce qu’il développera dans les cinq gros volumes d’Histoire et Esprit (1950) et d’Exégèse médiévale : les quatre sens de l’Écriture (1959, 1961 et 1964). Ces livres ont fait redécouvrir l’exégèse symbolique des Pères et des auteurs médiévaux à notre temps qui professe un symbolisme inverti.
« À le suivre, au lieu de voir comme Origène des anges dans les publicains, nous verrions des publicains – ou quelque autre réalité toute humaine – dans les anges ». «Pour tout dire d’un mot, précise le père de Lubac, notre grande tentation est de faire de Dieu le symbole de l’homme, son image objectivée. Par cette inversion redoutable, est-il besoin de le dire, avec la foi elle-même toute l’allégorie biblique serait emportée d’un coup » (Histoire et Esprit).
L’humanisme athée