Reconnaissance de la nullité du mariage: pas « un droit » à tout prix pour le Pape François

Reconnaissance de la nullité du mariage: pas « un droit » à tout prix pour le Pape François

Pour le Pape François, la reconnaissance de nullité de mariage n’est pas « un droit » à tout prix. Le Pape François s’exprimait le 27 janvier dernier à l’occasion de l’inauguration de l’Année judiciaire devant les membres du Tribunal de la Rote romaine, l’instance romaine qui juge en appel les causes de nullité de mariage. Selon le souverain pontife, il s’agit surtout de « faire la vérité » sur l’union entre un homme et une femme. Il faut donc, à « chaque étape du procès », procéder à la recherche de la vérité.

Favoriser « le pardon et la réconciliation entre les époux »

S’il s’agit d’écouter, de « comprendre la vision et les raisons » de tous les acteurs et même « presque de s’identifier à l’autre », le Pape aussi rappeler que les démarches ont pour but de favoriser « le pardon et la réconciliation entre les époux » ainsi que de les faire réfléchir « sur les motifs qui les poussent à demander la déclaration de nullité du consentement matrimonial ». Le Pape rappelle que la déclaration de nullité ne doit pas apparaître comme « l’unique objectif à atteindre »: ce n’est donc pas « un droit » à tout prix. Autrement dit, il ne faut pas exclure la réconciliation des époux et, peut-être, une manière d’éviter cette présomption de nullité du lien qui semble avoir animé les réformes de 2015 – les deux Motu proprio Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et misericors Iesus, signés le 15 août 2015, promulgués le 8 septembre et entrés en vigueur le 8 décembre 2015 – selon certains commentateurs (les polémiques sur l’institution d’un « divorce catholique »).

Appel aux évêques à s’impliquer: « le véritable juge est l’évêque pas le vicaire judiciaire »

Le Pape met en garde contre « toute altération volontaire ou manipulation des faits » qui vise à influencer la décision: ce n’est « pas admissible ». A ce titre, le Pape a même cité le témoignage d’un évêque: « Je ferai ce que vous me direz. Si vous me dites de le condamner, je le condamne ; si vous me dites de l’acquitter, je l’acquitte ». Autre aspect souligné par le Pape: le procès ne doit pas apparaître comme « une négociation ». En effet, « c’est le bien de l’Église et le bien des personnes qui est en jeu ».
Enfin, le Pape a également souligné le rôle-clé de l’évêque. « Le véritable juge est l’évêque pas le vicaire judiciaire ». Il a même demandé aux juges canoniques de prier. Le juge doit avant tout « prier »  et même « prier deux ou trois fois plus ». Un véritable programme.

Articles liés

Partages