Face aux projets qui visent à réaménager la cathédrale Notre-Dame de Paris, La Tribune de l’Art a publié un article qui s’inquiète des perspectives envisagées, notamment en raison de ses présupposés liturgiques.
L’auteur met en cause « l’éradication progressive » des apports de Viollet-le-Duc:
Contrairement à ce qu’on a pu lire dans le Telegraph donc, il n’est pas question d’enlever les autels des chapelles. En revanche, ces autels de Viollet-le-Duc seront entièrement dépouillés (ill. 1) : non seulement de leurs garnitures (ostensoirs, candélabres…), mais aussi des sculptures dessinées par l’architecte et sculptées par ses collaborateurs Geoffroy-Dechaume et Corbin. Quant aux confessionnaux, eux aussi dessinés par Viollet-le-Duc, ils seront enlevés de toutes les chapelles des bas-côtés : quatre d’entre eux étant déplacés dans des chapelles du déambulatoire. La DRAC ayant demandé que toutes les œuvres conservées dans la cathédrale y restent, les autres déambulatoires y resteront… mais seront installés dans les tribunes, ce qui les rendra totalement invisibles. Comment respecter une consigne à la lettre en en détournant complètement l’esprit.
Cette éradication progressive de Viollet-le-Duc n’est jamais que la poursuite d’un mouvement qui avait commencé dans les années 1960 et qui s’est poursuivi jusqu’à l’époque du cardinal Lustiger. Comme nous l’avons déjà écrit (voir l’article), les peintures murales de la plupart des chapelles de la nef avaient été « nettoyées », supprimant ainsi un des plus beaux ajouts de Viollet-le-Duc, un vandalisme dû au ministère de la Culture de l’époque, parfaitement scandaleux car tous ces décors étaient, comme toute la cathédrale, classés monuments historiques. Le cardinal Lustiger avait poursuivi cet effacement de l’œuvre du grand architecte en envoyant en dépôt la couronne de lumière (ill. 2) qui ornait la croisée du transept (et qui a depuis été récupérée par la basilique Saint-Denis), en supprimant la grille du chœur (ill. 3) et en enlevant les candélabres et la croix du maître-autel (ill. 4). Et aujourd’hui, donc, quand il faudrait faire l’inverse et « reviollet-le-duciser » Notre-Dame, on va poursuivre ce vandalisme en mettant en réserves les garnitures des autels des chapelles de la nef, et en déplaçant les sculptures.
Le reste de l’article peut être lu sur ce lien.