En République démocratique du Congo, la Conférence épiscopale (CENCO) a fait une mise au point dans un communiqué du 5 mai, après avoir été accusé de la divulgation d’un rapport de la Commission épiscopale ad hoc sur la décrispation politique (CEDP). Ce document dénonce les dysfonctionnements dans la condamnation de l’opposant Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur du Katanga a été condamné à trois ans de prison pour spoliation d’immeuble. Les évêques congolais rappellent que le tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo n’était plus en droit de juger l’affaire.
Certains membres de la Majorité présidentielle accusent la CENCO d’avoir « violé la confidentialité » de ce rapport de la CEDP. L’épiscopat se défend de l’avoir remis au président Joseph Kabila. La Conférence épiscopale « devait remettre ce rapport en séance plénière, rappelle la CENCO. Faute de temps, elle a réservé la primeur de ce rapport au président de la République et l’a remis, à sa demande, en qualité de partie concernée, à Monsieur Moïse Katumbi ». Avec fermeté, elle rejette donc les allégations qualifiées de « graves et inadmissibles ».
Par ailleurs, la CENCO fait part de ses inquiétudes après la divulgation de ce rapport. « Elle craint que cette fuite du dossier et la polémique qu’elle suscite ne détournent l’attention de l’objectif du rapport, qui est la décrispation politique. » D’autant que, dans le cadre de l’accord du 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition, les évêques soulignent qu’ils sont là pour « apporter leur contribution au rapprochement entre les Acteurs politiques, à l’apaisement socio-politique et à la consolidation de démocratie en République démocratique du Congo ». Après un an d’exil, la CENCO demande le retour du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi en « homme libre ».