Sœur Clara Kahambu, religieuse de la congrégation des sœurs Franciscaines du Christ-Roi a été poignardée dans sa paroisse, mardi 29 novembre, à Bukavu dans l’est de la République démocratique du Congo. Ses obsèques seront célébrées mardi 6 décembre.
La religieuse était responsable du centre « Marie Madeleine », un centre d’alphabétisation pour adultes. Elle aurait été tuée par deux hommes qui lui réclamaient de l’argent, avant de l’assassiner à l’arme blanche. Ils s’étaient fait passer pour des visiteurs du centre, et l’ont assassinée dans son bureau à la paroisse catholique Mater Dei de Muhungu.
Sœur Clara Kahambu avait eu 40 ans en juillet. Originaire du diocèse de Butembo-Beni, au RD-Congo, elle était la cinquième d’une famille de 10 enfants. Entrée dans la congrégation des sœurs Franciscaines du Christ-Roi à 24 ans, elle a enseigné la psychologie et la pédagogie au lycée, avant d’être directrice du centre Marie Madeleine, à Bukavu. L’école accueille des femmes adultes qui n’ont pas eu les moyens d’aller à l’école, et les forme à la lecture. Elle est décrite par sa congrégation comme « calme, sociale, timide et dévouée ».
Cet assassinat a déclenché la colère de la population, qui a passé un homme à tabac dans les heures qui ont suivi l’assassinat, avant de le livrer à la police. « Ce meurtre a produit une très grande émotion », confirme le P. Bernard Ugeux, père blanc qui vit à Bukavu, interrogé par Urbi & Orbi Africa. « Le diocèse est l’un des plus catholiques de la région, et lorsque l’on touche à un religieux, c’est toute la population qui se sent concernée ».
Selon ce prêtre, « il ne s’agit pas spécialement d’un acte antireligieux », mais d’un crime motivé par un besoin d’argent. « Les églises sont parfois les seuls lieux où les plus misérables trouvent de l’aide, car elles servent de palliatif à la désorganisation du pays », explique encore le P. Ugeux.
« L’insécurité est permanente. Des paroisses sont régulièrement la cible de menaces, car les gens imaginent qu’elles disposent de grands moyens financiers puisqu’elles sont en mesure d’aider les plus pauvres », poursuit le prêtre. Comme toutes les églises de Bukavu, la paroisse Mater Dei, où a été assassinée la religieuse, accueille régulièrement les plus défavorisés.