« les victimes du 31 décembre dernier sont morts « parce qu’ils nous rappelaient que ‘‘pacta sunt servanda’’ » (les conventions doivent être respectées) » a affirmé S.Em. le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Archevêque de Kinshasa durant une Messe célébrée en la Cathédrale Notre-Dame du Congo hier, 4 janvier. En ce jour, la République Démocratique du Congo commémore les martyrs de l’indépendance, l’archidiocèse de Kinshasa a célébré a honoré les prêtres ordonnés le 4 janvier 1993. C’était donc une célébration à double sens, où action de grâce, condoléances et félicitations s’entremêlaient, après la dure répression de la marche du 31 décembre promue par les laïcs catholiques afin de demander la pleine application des Accords de la Saint Sylvestre, signés le 31 décembre 2016 grâce à la médiation de la Conférence épiscopale. Lorsque le Cardinal rappelle que les conventions doivent être respectées, il se réfère au fait que les Accords de la Saint Sylvestre n’ont pas été respectés, non seulement parce que les élections présidentielles n’ont pas été organisées avant la fin de 2017 mais aussi du fait que les prisonniers politiques n’ont pas été remis en liberté et que les moyens de communication de l’opposition demeurent interdits.
Plusieurs personnalités politiques dont Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, et Martin Fayulu, tous opposants au pouvoir en place, s’étaient conviées à cette célébration eucharistique.
Le 4 janvier 1959, il y a 59 ans, des congolais ont bravé les colonisateurs belges pour réclamer leur liberté. Ils ont payé de leur sang, déclenchant ainsi la marche vers l’indépendance du pays le 30 juin 1960. Commémorer ces martyrs était une occasion pour l’église de Kinshasa de se souvenir d’autres martyrs, et spécialement les fidèles catholiques qui sont tombés le 31 décembre passé. Pour ces derniers, une minute de silence avait d’ailleurs été observée durant la messe. Cette messe était donc « une recommandation à la félicité éternelle de nos compatriotes qui ont sacrifié, au prix de leur sang, leur vie pour la patrie. Nous pensons également aux morts du 31 décembre dernier », a déclaré l’Archevêque de Kinshasa.