Rasons Versailles et le Sacré-Coeur

Rasons Versailles et le Sacré-Coeur

Les journalistes, en mal de scoop après leurs déconvenues successives sur le Brexit et la vague Trump, ou face à la mer d’huile des primaires de la droite et du centre, se mettent eux-mêmes à faire des phrases pour tenter de réveiller le calme plat de leurs habituels hérauts.

Ainsi Jean-Michel Aphatie a fait son petit buzz en déclarant vouloir raser Versailles, afin qu’on ne puisse y aller en pèlerinage. Un odieux pèlerinage qui maintient les politiques dans leur révérence à Louis XIV, Napoléon ou le général de Gaulle. Petite phrase intéressante qui reprend le slogan communiste “du passé faisons table rase” et qui dit bien de quel bois se chauffe cette soldatesque bien inculte. Car si Monsieur Aphatie lisaient les livres au lieu de les brûler, il serait bien en peine de trouver des points communs entre ces trois hommes et même  découvrirait-il, horrifié, un relent maurassien dans la trilogie de ses exemples. Mais pour l’homme de lettres des plateaux télévisés, la verrue qui défigure ces trois hommes est l’amour de la France et de la mission de cette France donneuse de leçon au monde. Mince voilà une bien méchante chose. Mais là encore il serait surpris de voir que ce sont bien trois France différentes et surtout trois visions universalistes de l’hexagone radicalement opposées et que finalement celle de Napoléon ne lui conviendrait pas si mal.

Dans la foulée, sous couvert d’humour, Claude Askolovitch un autre lecteur assidu de l’histoire de France propose de raser le Sacré Cœur pour…  venger de la Commune. Mais, précise-t-il, comme ses enfants le trouvent joli, il n’en fera rien. Petite phrase pour souligner l’absurde aphatique, mais qui pourtant met bien en vis-à-vis deux réalités inconciliables  : le Sacré Cœur et la Commune. Une fracture que nous pourrions méditer avec beaucoup de profit.

Christianophobie hebdo rappelle à M. Askolovitch que le projet de construction de la basilique du Sacré-Cœur, dû à Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury, remonte à décembre 1870, que le vœu national fut, quant à lui, rédigé en janvier 1871… et que la Commune éclate le 18 mars 1871. Le journaliste, aveuglé par son antichristianisme, colporte ainsi un bobard qui a la vie dure et qui fleurit depuis plus d’un siècle dans les milieux d’extrême-gauche.

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