Dans le cadre de la campagne du budget participatif parisien – part du budget d’investissement que les parisiens peuvent affecter à des projets qu’ils ont la possibilité de proposer -, une habitante de la capitale a eu une étrange idée. Elle a déposé un projet visant à démolir la basilique du Sacré-Cœur qui “insulte la mémoire de la Commune de Paris”. Cette étonnante suggestion a été commentée dans la presse. Sur le site du budget participatif, l’idée a même fait l’objet d’un certain nombre de “j’aime”.
L’auteur de cette proposition a les idées franches et bien arrêtées. Elle s’en explique. Le verbatim est assez éloquent. Le Sacré-Cœur est « une verrue versaillaise qui insulte la mémoire de la Commune de Paris ». « Le projet consiste en la démolition totale de la basilique lors d’une grande fête populaire », ajoute-t-il. Démolition ? Mais c’est étrange de vouloir singer Daesh, sous couvert de fête citoyenne ! « C’est une provocation pour rappeler ce qu’est le Sacré-Cœur dans la mémoire de la Commune de Paris ». Peut-être faut-il voir la raison de cette proposition: donner un coup de publicité à un anticléricalisme arriéré. La proposition aura fait parler d’elle, si l’on croit les différents articles dans la presse.
La mairie de Paris minimise. Une adjointe au maire de Paris précise que la proposition est « non recevable et ne fera pas partie des projets pour lesquels les Parisiens pourront voter en septembre ». Au passage, il faut bien souligner que les projets soumis au budget participatif doivent s’inscrire dans des questions qui relèvent notamment de la compétence de la Ville de Paris. Manque de pot, le Sacré-Cœur n’appartient pas à la Ville de Paris. Le Sacré-Coeur est, qui plus est, classé aux Monuments historiques. Enfin, c’est un lieu particulièrement visité par les touristes.
Ce n’est pas la première fois que certains proposent de raser le Sacré-Coeur. InfoCatho avait même récemment relevé les étranges propositions de certains journalistes… Le Sacré-Coeur devient, décidément, une cible facile.
Alors que le catholicisme ne cesse de perdre des pratiquants, que l’Eglise elle-même est en proie au doute, certains se bornent à vouloir régler des comptes d’un autre temps. Aujourd’hui, on peut dire et proposer n’importe quoi. Surtout quand cela a trait au patrimoine chrétien. Précisons que le projet de construction du Sacré-Coeur est antérieur à la Commune de Paris. Sans cette dernière, la situation n’aurait pas changé : la basilique aurait été construite. Le vœu national a été rédigé en janvier 1871, alors que la Commune de Paris n’éclate que le 18 mars 1871.
On s’imagine le tollé si un parisien avait proposé de détruire la Mosquée de Paris ou de raser les lieux de culte musulmans du 18ème arrondissement de Paris… A l’égard de l’Eglise catholique, tout est permis…