Le Parlement Européen a adopté hier le rapport Delvaux, par 313 voix contre 285 et 20 abstentions[1]. Les eurodéputés ont donc voté « pour la création d’un statut de ‘personnalité juridique’ pour les robots et l’augmentation de l’Homme ». Seule la mention du Revenu universel de base « comme solution proposée pour pallier la perte d’emploi liée à la robotique » a été rejetée ; une « maigre consolation » estime Europe for Family.
Adopter un cadre juridique européen à la robotique est nécessaire, jugent les défenseurs comme les détracteurs de ce texte. Mais la définition de ce cadre donné par le Rapport Delvaux « fait entrer le Parlement dans la fiction transhumaniste des machines pouvant égaler l’Homme, voire le surpasser », dénonce Europe for Family. Il s’agit d’un « bouleversement de civilisation, celui de l’Homme augmenté, de la puissance des industries robotiques et des GAFA[2] pour le développement des technologies nano-, bio-, informatiques et cognitives (NBIC) ». Donner une personnalité juridique aux robots autonomes « signifie donner à la catégorie de robots capables de décision autonomes des droits et des obligations ». Ainsi toute personne, fabricant, utilisateur, concepteur ou propriétaire du robot, est exonéré de sa responsabilité. C’est « l’instauration de la confusion entre humain et machine, entre le vivant et l’inerte, entre l’humain et l’inhumain ».
Le rejet du Revenu universel de base est toutefois salué, car « la dignité de l’homme passe notamment par le travail : nul ne peut lui retirer ce droit ».
Note Gènéthique :
- Les robots à l’heure du transhumanisme
- Parlement européen : faire des robots l’égal des hommes ?
- Droit des robots au Parlement européen : un rapport idéologique sur une question légitime
[1] Parmi les députés français, les groupes politiques Verts (EELV), Libéraux Démocrates (UDI, Modem), et Nations et Libertés(FN) ont voté contre. Les Socialistes (SetD) et quasiment tous les Chrétiens Démocrates (PPE) ont voté pour.
[2] Google, Apple, Facebook, Amazon.
Source Généthique.org