La presse fait ses choux gras des petites phrases du médiatique Emmanuel Macron, notamment sur la laïcité à l’occasion de son meeting de Montpellier.
Globalement on retient que pour l’ancien ministre “aucune religion n’est un problème”. Et de là on fait dire à l’ancien assistant de Paul Ricoeur que tout va bien dans le meilleur des mondes.
Or ce n’est pas exactement ce qu’à dit le trublion de la gauche. Il n’a pas prononcé ces mots du point de vue du contenu des religions, mais du point de vue de la laïcité. Pour le candidat non déclaré aux primaires non moins non déclarées de la gauche, la laïcité telle qu’elle est définie par la loi de 1905, qu’il appelle texte de tolérance, est pour toutes les religions et de ce point de vue, aucune religion n’est un problème en soi et par principe, la laïcité étant un espace de liberté.
“La laïcité, c’est une liberté avant d’être un interdit”
De ce point de vue, aucune religion en tant que religion n’est un problème pour la laïcité.
Par contre, il s’empresse de préciser :
“le coeur du débat qui est posé à notre société, il faut le regarder en face: c’est l’islam”. “C’est la question que devons regarder ensemble, il n’est pas besoin de tout confondre”,
Aussi pour Emmanuel Macron, en tant que religion l’islam ne pose pas un problème et doit pouvoir s’intégrer, à partir du moment où elle respecte elle-même le fameux texte de tolérance. Le problème c’est le contenu de la religion musulmane qui pour l’ancien ministre a visiblement du mal à s’intégrer dans le cadre légal de la laïcité, comme espace de liberté.
Pour Emmanuel Macron, il faut donc aider l’islam à s’intégrer dans le cadre législatif existant et non inventer de nouveaux textes.
Il faut l’aider à “construire sa place dans la nation française, en l’assumant, en l’aidant pleinement à s’intégrer”.
“Pas de nouveaux textes, de nouvelles lois, elles sont là”,
Aussi, pour lui, le problème ne vient pas de la laïcité qu’il faudrait reprendre ou préciser, mais de l’islam qui n’a pas atteint la maturité nécessaire pour s’intégrer dans le cadre laïque du texte de 1905 d’une part et de la non application des lois d’autre part.
Si l’analyse est juste et si nous pouvons remercier Monsieur Macron de repréciser un aspect de l’esprit de la laïcité, “espace de liberté”, que ses coreligionnaires socialistes sont loin de respecter, la conclusion reste encore à écrire, car l’ancien ministre considère que l’Islam est compatible avec les célèbres valeurs républicaines dont la laïcité est le quatrième pilier, ou pour le moins que si tel n’est pas le cas elle peut se réformer.
Mais alors, un islam revu et corrigé est-il encore l’islam ?
C’est un bon pas de voir l’islam comme posant problème et de le poser officiellement. Maintenant, il convient de se pencher sur l’islam et voir pourquoi il pose problème. Alors et alors seulement apparaîtra si oui ou non l’islam est compatible avec la France qui, contrairement à ce que dit le leader médiatique du moment, n’est pas une volonté, mais une histoire d’ou sort un avenir.