Que répondre aux jeunes soutiens de Mélanchon et Hamon qui se revendiquent catholiques ?

Que répondre aux jeunes soutiens de Mélanchon et Hamon qui se revendiquent catholiques ?

Dans une tribune du Monde intitulée  “Nous, jeunes catholiques, refusons de laisser à la droite le monopole des valeurs chrétiennes”, une poignée de jeunes catholiques, comme ils s’intitulent eux-mêmes, apportent leur soutien à trois des candidats explicitement apparentés à la pensée marxiste. Conscient de n’être plus qu’un petit reste (si l’on en croit leur propre qualificatif de poignée), ils appartiennent en effet à une vieille vague du catholicisme qui n’a plus aujourd’hui le vent en poupe. Cette école, sans doute généreuse, qui prônait “le petit bout de chemin ensemble” avec les communistes se traîne encore, moribonde, dans cette tribune, sous les traits d’une jeunesse au cœur probablement sincère, mais au regard sans doute peu aiguisé et à l’esprit peut-être peu informé.

N’entrons pas dans le débat des millions de morts d’une idéologie dont le centenaire mériterait bien un regard plus objectif. Ces jeunes redisent avec force deux choses, la première est que ceux qu’ils stigmatisent comme “cathos de droite” n’en font pas assez pour les pauvres, les exclus et l’environnement. Trois thèmes qu’ils mettent sous le haut patronage du pape François, mais auxquels, pour être vraiment catholique il manque l’esprit “Laudato si'”, à savoir le destinataire in fine de toute chose et la source du bonheur de l’Homme, Dieu. Car telle est la différence fondamentale entre l’idéologie marxiste, l’humanisme athée et la foi chrétienne, le bonheur c’est Dieu lui-même. Les biens et le bien être matériels, s’ils sont nécessaires, ne sont pas une fin en eux-mêmes. Ce que ces jeunes oublient parfois, c’est que ces “valeurs chrétiennes” ne sont précisément pas des valeurs, mais des conséquences d’un souffle plus profond qui repose sur des fondamentaux.

Je laisse  François-Xavier Bellamy expliquer la relativité du mot valeur, pour m’arrêter sur la seconde chose que nous disent ces jeunes. Après l’appel à en faire plus, ils nous invitent à faire mieux. La quantité sans la qualité n’est jamais qu’un palliatif voire un expédient. Et telle est l’erreur de ces jeunes, avant de faire plus, commençons par faire mieux en donnant à chacun ce qui lui faut en vérité. Car, comme le dit le psalmiste, amour et vérité se rencontrent, l’un ne peut aller sans l’autre.

Avant de savoir comment faire, il faut se demander que faire. Avant de mettre en branle des moyens, il faut identifier le chemin. Or ce que ces jeunes et avec eux tant de chrétiens appellent valeurs est souvent teinté de christianisme, mais pour être chrétien un acte, un comportement, une politique doit avant tout avoir pour finalité l’union intime de l’Homme et de Dieu. Les valeurs sont relatives à leur finalité. Ce que ces jeunes appellent valeurs sont elles bien ordonnées à la vie intime en Dieu ? Ne laissent-elle pas l’homme en chemin quels que soient les biens matériels et les bienfaits corporels et même spirituels qu’elles lui offrent ?

Le marxisme, condamné avec force par les papes, notamment l’encyclique de Pie XI, Divini Redemptoris, veut un monde sans Dieu où précisément le bien-être matériel se suffirait à lui-même. Si les catholiques doivent faire plus pour lutter contre l’exclusion, la pauvreté et toute forme d’égoïsme et par là contre le péché lui-même, il leur faut d’abord faire mieux en œuvrant pour que cette aide matérielle, conduise toujours plus vers Dieu. Le bonheur de l’Homme qui ne fait qu’un avec le règne du Christ n’est pas d’abord social. Sans pour autant ignorer cet aspect, il le transcende. Le bien du corps ne peut aller sans le bien ultime de l’âme. Les cathos s’ils faisaient tous ce chemin du bien de l’âme et du corps en vue de la vie divine, feraient alors tomber ce mur stérile qui s’élève entre eux, précisément depuis que Marx et ses inspirateurs ont décidé de séparer les deux parties pourtant intimement unies de l’homme. Jamais, une “valeur” ne sera chrétienne si elle oublie l’âme et son accomplissement en Dieu.

C’est en un mot ce que résume Pie XI, citant Léon XIII

” Une peste mortelle qui s’attaque à la moelle de la société humaine et qui l’anéantirait ” . Avec clairvoyance Léon XIII montrait qu’à l’origine de l’athéisme des masses, en cette époque de progrès technique, se trouve une philosophie qui, depuis des siècles, tente de séparer la science et la vie de la foi et de l’Eglise.

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