Ce n’est pas en France, mais au Nigéria
« Nombre des sommes provenant du monde occidental ne vont pas directement aux personnes auxquelles elles sont destinées. Pour toute intervention, (nos hommes politiques) insistent sur le fait que les donations doivent passer par les agences gouvernementales et par le biais de celles-ci, elles finissent dans les poches de quelques individus. Nombre de nos hommes politiques sont corrompus »
a dénoncé S.Exc. Mgr Oliver Dashe Doeme, Evêque de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno, dans le nord du Nigeria, en parlant avec une délégation de la fondation de droit pontifical Aide à l’Eglise en Détresse. Maiduguri se trouve au centre des attaques de Boko Haram et la délégation était venue en visite en signe de solidarité avec les populations touchées.
Mgr Doeme, en remerciant ses hôtes, a souligné que l’Eglise et d’autres dénominations religieuses ont créé des structures efficientes permettant de distribuer des aides aux victimes de Boko Haram.
La délégation de l’AED, composée de 14 personnes provenant de Corée du Sud, d’Asie, d’Amérique et d’Europe, a invité à la réconciliation et au dialogue interreligieux afin de surmonter les tensions.
Des tensions qui sont souvent d’origine politique, ainsi que l’a souligné le Père John Bakeni, en rappelant que dans le nord du Nigeria, acheter un terrain pour y édifier une église est devenu une mission difficile alors que le gouvernement n’a offert aucune compensation pour les églises détruites par Boko Haram. L’Eglise – a remarqué le Père Bakeni – a toujours aidé tout un chacun, indépendamment de sa foi religieuse. « L’Eglise catholique a visité tous les camps de réfugiés de Maiduguri, offrant une aide humanitaire immédiate à nos frères musulmans » a-t-il déclaré.
La délégation de l’AED a également rencontré des survivants des violences de Boko Haram sous la conduite du Père Gideon Obasogie, Directeur du Bureau diocésain pour les Communications sociales.