Le président du groupe d’études sur la fin de vie à l’Assemblée nationale est un apôtre du suicide assisté.

Le président du groupe d’études sur la fin de vie à l’Assemblée nationale est un apôtre du suicide assisté.

 «Il est bon d’apprendre à mourir par volonté, non d’un coup traître. Qui sait mourir n’a plus de maître. » Jean-Louis Touraine aime à citer ces vers de Sully Prudhomme pour justifier son principal cheval de bataille, la légalisation du suicide assisté. Pour ce faire, le professeur de médecine lyonnais de 71 ans, nommé président du groupe d’études « Fin de vie » à l’Assemblée nationale quelques mois après avoir déposé une proposition de loi sur l’« assistance médicalisée active à mourir », fait feu de tout bois, s’appuyant sur un discours sophistiqué, maîtrisé et séduisant, d’autant plus inquiétant qu’il a la réputation d’être un député qui maîtrise ses dossiers.

Les arguments qu’il emploie en font le porte-parole au Parlement – il est aujourd’hui député En marche ! de la 3e circonscription du Rhône après l’avoir été pour le Parti socialiste – de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), qui milite depuis les années 1980 pour la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie.

Adepte des euphémismes, « euthanasie » est un terme qu’il se refuse à employer. « Le mot “euthanasie” a été utilisé dans le passé pour dix mille choses et cela induit de la confusion », expliquait-il en octobre à Paris lors d’un colloque « Fin de vie, la liberté de choisir ». « Il était employé par les médecins nazis, et pas que par eux, par l’ensemble des nazis », ce qui « a complètement détourné le terme de sa réalité ». Il a bien compris que, du point de vue de la communication publique, le terme n’était pas très vendeur. Il lui préfère celui d’« assistance médicalisée à mourir », pratiquée « selon la volonté du patient », « par le patient lui-même » ou « par le médecin ». Se référant à la loi Veil dépénalisant l’avortement, il estime que les Français sont privés d’une « liberté essentielle » : « Nous voulons ajouter ce droit nouveau, cette possibilité pour quelqu’un de dire : je veux que ma vie s’arrête maintenant. » C’est pour lui une question « d’égalité » : évoquant « quatre mille euthanasies clandestines » – l’Ordre des médecins a indiqué depuis que ce chiffre venu de l’ADMD était « faux » –, Jean-Louis Touraine estime que, l’euthanasie étant illégale, seuls ceux qui dérogent à la loi peuvent en profiter, d’où une inégalité intolérable… Un raisonnement qui ferait probablement quelques dégâts si on l’appliquait à tous les interdits !

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