Pas moins de cinq mois de l’année sont spécifiquement consacrés à la Sainte Vierge, dont celui que nous venons de commencer.
Exceptés février et avril, tous les mois de l’année sont consacrés au Christ, à saint Joseph ou à sa la Vierge Marie. La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire relativement récente dont on ne trouve guère l’usage général avant le XVIIIe siècle. Avec mai, août, septembre, octobre et décembre, pas moins de cinq mois de l’année sont consacrés à la piété mariale.
Janvier est le mois du Saint Nom de Jésus, depuis son approbation par le pape Léon XIII en 1902 ;
Mars, né à Viterbe (Italie), est le mois de saint Joseph, depuis son approbation par le pape Pie IX le 12 juin 1855 ;
Mai, le plus ancien et le plus connu des mois consacrés, est, officiellement depuis 1724, le mois de Marie ;
Juin est le mois du Sacré-Coeur depuis 1873 ; née au couvent des Oiseaux de Paris en 1833 et encouragée par Mgr de Quelen, archevêque de la capitale, cette dévotion fut approuvée par Pie IX quarante ans plus tard ;
Juillet est le mois du Précieux Sang depuis son approbation par Pie IX en 1850 ;
Août est le mois du Cœur Immaculé de Marie ;
Septembre est le mois de Notre-Dame des Douleurs, depuis son approbation par Pie IX en 1857 ;
Octobre est le mois du Rosaire. Né en Espagne, il a d’abord été approuvé par le pape Pie IX le 28 juillet 1868 avant d’être officiellement demandé par Léon XIII en 1883 ;
Novembre est le mois des Âmes du Purgatoire depuis son approbation par Léon XIII en 1888 ;
Décembre est le mois de l’Immaculée Conception.
« Le mois de mai nous encourage à penser à elle et à en parler d’une façon particulière. C’est en effet son mois. Le temps de l’Année liturgique et ce mois de mai nous invitent à ouvrir nos cœurs à Marie d’une façon toute spéciale »
Jean Paul II, audience générale du 2 mai 1979.
Arrivé en France à la veille de la Révolution
Le Dictionnaire encyclopédique de Marie de Pascal-Raphaël Ambrogi, nous apprend que le « mois de Marie » est le plus ancien de ces mois consacrés. Dans l’Antiquité, mai est considéré comme défavorable au mariage et c’est pour cette raison qu’il aurait été choisi comme période pour célébrer la Sainte Vierge. Le « mois de Marie » voit le jour à Rome avant de se diffuser dans les États pontificaux, de convertir l’Italie tout entière et enfin l’ensemble de l’Église catholique. Que le pape François, un jésuite, ait décidé le 13 octobre 2013 de consacrer le monde au Cœur immaculé de Marie n’est pas très étonnant : la promotion du « mois de Marie » doit en effet beaucoup aux Jésuites italiens qui publient de nombreux ouvrages sur le sujet au début du XVIIIe siècle.
Le « mois de Marie » atteint la France à la veille de la Révolution. La vénérable Louise de France, fille de Louis XV et prieure du carmel de Saint-Denis, fait traduire certains ouvrages jésuites et devient une zélée propagatrice de cette dévotion mariale. Cet usage prend un caractère général après son approbation officielle par Pie VII et son enrichissement d’indulgences par le Saint-Siège le 21 novembre 1815. Le clergé constitutionnel français s’oppose alors farouchement à cette dévotion et certains évêques en sont même des adversaires résolus.
Un autel à Marie, orné de fleurs et de lumières, dans chaque maison
Si les Jésuites semblent bien avoir été les initiateurs du « mois de Marie », les Camilliens revendiquent l’honneur de l’avoir inauguré dans sa forme actuelle, en 1784, dans l’église de la Visitation de Ferrare. Pour certains, les Jésuites n’ont fait que codifier des pratiques plus anciennes en recommandant que, la veille du 1er mai, dans chaque maison, on dresse un autel à Marie, orné de fleurs et de lumières, devant lequel, chaque jour du mois, la famille se réunirait pour prier en l’honneur de la Sainte Vierge avant de tirer au sort un billet qui indiquerait la vertu à mettre en application le lendemain.
Si cette pratique est aujourd’hui tombée en désuétude, rien n’interdit de la remettre au goût du jour… ou de voir même plus grand en participant à cette initiative d’un groupe de jeunes de quadriller la France afin de fleurir toutes les statues de la Vierge Marie pendant le mois de mai : « Près de chez vous il y a des statues de la Vierge, des autels de dévotion abandonnés, une Vierge oubliée sur le bord d’une route de campagne… Notre objectif est de n’épargner aucune Vierge afin de rendre grâce à celle qui veille sur la France ».
Rappelons que, depuis le 10 février 1638, la France est officiellement consacrée à la Sainte Vierge suite au vœu prononcé par le roi Louis XIII. Profitons de ce mois qui lui est dédié pour remercier la Mère du Sauveur de sa puissante protection et remettre, avec confiance et espérance, l’avenir de notre Patrie entre ses douces mains.
Source : Paroisse Saint-Leu à Paris