Les médias n’en sont pas revenus, Donald Trump est le futur locataire de la Maison Blanche. Leur surprise montre qu’ils devaient être sincères dans leur désinformation, ce qui ne laisse pas de nous surprendre car pour qui regardait même de loin la campagne américaine, il semblait clair que Donald Trump avait largement la faveur du peuple américain.
Quoique l’on pense de l’homme, il est triste de voir l’électorat américain déjà réduit par les médias à un peuple de lourdauds racistes et misogynes. Cette élection a le mérite de révéler de nombreux travers de la presse occidentale. Si les partis pris ne sont pas nouveaux, nous nous demandons tout de même ce qu’il en est de l’objectivité et de la vérité qui font partie de la déontologie du journaliste, comme le rappelait le pape François. Mais la question de leur compétence et de leur professionnalisme se pose tout autant face aux résultats pourtant prévisibles du candidat trublion. Plus inquiétant est la place des médias dans le glissement anti-démocratique car pour que la démocratie fonctionne, il faut que l’information soit bonne. Or nous assistons à une nette confiscation de la vérité. Qui dit privation de vérité dit privation de liberté, car il faut cette dernière pour exercer la première.
Il semble que cette élection américaine soit passée outre l’écran de fumée médiatique pour se faire directement sa propre opinion, considérée, par les dits-médias, comme crotteuse et raciste. Le premier enseignement de cette primaire est donc la perte d’influence des médias qui nous est pourtant présentée comme un recul de la démocratie, alors qu’elle se trouve au contraire en être la condition de possibilité.
C’est ainsi que les catholiques, qui ont été lourdement sollicités par les deux camps, ont fait leur choix, sur un thème essentiel que n’ont pas voulu voir les médias : la morale, que nous appelons pudiquement éthique.
Les catholiques qui ont voté pour Trump ont voulu un homme qui mette à la Cour suprême des juges conservateurs. Rappelons que le candidat républicain, pour être soutenu par le puissant Tea Party, était tenu de s’engager contre l’avortement.
Or, quoi que l’on pense de l’homme, il est indéniable que nous nous remettrons toujours d’erreurs économiques, mais remonter la pente en matière morale et en morale aussi fondamentale que le respect de la vie sera autrement plus difficile. Sans prendre parti pour Donald Trump, dont je ne connais pas l’ensemble du programme ni de la conduite qu’on a voulu nous montrer outrancière, le choix de certains catholiques américains sur l’essentiel pourrait nourrir notre réflexion à quelques mois de l’élection présidentielle.